dimanche 8 avril 2012

Princess Jellyfish



Phénomène de l’année, Princess Jellyfish est un josei prometteur qui met en avant un thème assez peu commun : les méduses et les otakettes. Il a beaucoup fait parler de lui, mais au final, mon avis reste mitigé.

Tsukimi Kurashita est ce qu’on appelle une « otakette » vivant dans un foyer rassemblant d’autres otakettes, qui se surnomment elles-mêmes « filles moisies ». Elles sont étranges, décalées, déjantées, aiment des choses étranges comme les trains ou les vieux monsieurs et ne supportent pas la beauté. Autant dire que dans une ville comme Tôkyô, elles préfèrent rester enfermées le plus souvent dans leur résidence, où les garçons sont interdits.
Tsukimi est une fan inconditionnelle des méduses, depuis que sa maman décédée depuis l’emmenait à l’aquarium quand elle était petite. Un jour, alors qu’elle passe devant la boutique d’animaux où elle a repéré dans un aquarium une petite méduse, elle découvre avec horreur qu’une nouvelle habitante est apparue dans l’habitacle vitrée. Malheureusement la première méduse ne peut survivre en présence de la deuxième, et Tsukimi se révolte à cette idée. Elle prend son courage à deux mains pour tenter de sauver Clara – nom donnée à la méduse – et essaye d’affronter le vendeur, qui est effrayé par l’aspect étrange de la jeune fille. Une femme magnifique arrive alors et convainc le vendeur de leur  vendre la méduse.
Malgré sa répulsion pour les gens beaux, Tsukimi se sent redevable et laisse sa sauveuse l’accompagner à la résidence. Elle devra même accepter de la laisser dormir dans sa chambre, redoutant la réaction des autres habitantes de la résidence. Pourtant, lorsqu’elle se réveille le lendemain, elle se rend compte que la situation est encore plus terrible qu’elle ne croyait : cette magnifique jeune femme est en réalité un magnifique jeune homme qui aime se travestir, Kuronosuke.
Sans entrer dans les détails pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture, la suite de l’histoire s’articule autour de ses deux personnages et de la famille de Kuronosuke, qui est le fils illégitime d’un grand politicien. Son grand frère, Shû, trente ans, est un secrétaire binoclard mignon mais terriblement coincé. Pourtant, en croisant une Tsukimi relookée par Kuronosuke, il tombera éperdument amoureux.

On pourrait croire que Princess Jellyfish se concentrera sur ce trio Tsukimi-Shû-Kuronosuke, mais pas du tout. La résidence dans laquelle vivent les otakettes est menacée de destruction et Kuronosuke veut absolument la sauver. Pour cela, il veut métamorphoser ces « filles moisies » en redoutables femmes d’affaires. Et on touche là à un gros problème du manga : une absence de fil conducteur stable. Sauver la résidence, développer les relations entre les personnages, permettre aux otakettes d’évoluer, se lancer dans un projet ambitieux de mode ?
De même, comme dans le shônen Reborn, lorsqu’on a l’impression que les personnages font une véritable avancée, ils reculent aussitôt. On oscille en permanence entre un état d’esprit combattif et une acceptation résignée de leur statut de femmes incapables de réaliser leurs rêves.
On n’a jamais vraiment ce qu’on attend, en lisant Princess Jellyfish, ce qui est sans doute du à des intrigues trop morcelées et d’une continuité anarchique. Néanmoins l’auteur a su nous présenter des personnages attachants malgré leur particularité, et une histoire qu’on a envie de suivre. A voir si l’auteur saura se recentrer un peu.
Un mot sur les graphismes : si le dessin est particulier et peut rebuter à la première lecture, on adhère très vite au style de l’auteur et on sait apprécier son originalité.

Princess Jellyfish est une série en cours d’Higashimura Akiko chez Delcourt, en 9 tomes pour l’instant au Japon. Le 4ème tome devrait bientôt sortir dans nos librairies.












Resha Heart

1 commentaire:

  1. Je n'y avais pas vraiment fait attention, mais c'est vrai que l'intrigue se perd malheureusement un peu trop. Merci pour cet article!

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