samedi 30 juin 2012

Silver Diamond



Je vais aujourd'hui vous parler d'un de mes plus gros coups de cœur, un manga qui va vous prouver que je n'ai rien contre le shonen aï intelligent. Il ne s'agit pas d'une nouveauté, ni sans doute du plus grand manga du monde (Sur le podium pour l'instant, One Piece). Mais en lisant, vous passerez sans aucun doute un agréable moment (et vous rirez souvent).

L'histoire de Silver Diamond commence lorsque Chigusa, beau brun qui porte admirablement bien les manteaux longs, échoue dans sa tentative d'abattre un jeune homme. Il est expédié dans un vortex qui le propulse dans un autre monde.
Nous voici à présent sur Terre, où l'on découvre le jeune Rakan Sawa, un lycéen plutôt mignon qui se promène toujours les bras chargés de fleurs. Il vit seul dans une maison avec un jardin luxuriant et a la grande surprise de retrouver parmi les plantes le fameux Chigusa... Qui tente de l'abattre à l'aide d'un fusil fait en bois. Surpris, Rakan va toucher l'arme qui va se transformer en arbre. Pour Chigusa, tout est clair : il vient de tomber sur un Sanome, un être capable de faire pousser les plantes et donc capable de sauver son monde qui se meurt à cause des ayame, créatures noirs qui dessèchent les végétaux. Que ce Sanome soit d'ailleurs la copie conforme du prince qu'il tentait d'abattre n'a plus d'importance, l'homme se concentre sur sa mission – et il ne semble n'avoir que ça en tête – Protéger le jeune garçon qui a manqué être la cible d'un ayame.
Si l'histoire s'arrêtait là, ce ne serait pas drôle. Voila qu'arrive dans le jardin de Rakan un nouveau venu de cet autre monde, Narushige, un beau jeune homme androgyne. Commence alors une drôle de cohabitation, où Rakan en apprend plus sur ce monde qui bannit des enfants à chiffres et qui a décidé que Chigusa n'était rien d'autre qu'un monstre. C'est bien ce qui va finir par énerver le lycéen, à la grande surprise des habitants de l'autre monde. Chigusa se surprend même à éprouver une affection particulière pour le jeune homme, lui qui ne ressentait plus rien à cause d'une grave amnésie.

Silver Diamond est un manga qui mêle l'humour à des sujets plus sérieux, comme le racisme, l'intolérance, le destin tragique d'enfants dont le seul crime est d'être né. Il nous présente un monde comme nous risquons d'en avoir un jour, dépourvu de végétation, le soleil masqué en permanence par de gros nuages noirs. Guidés par Rakan, qui possède un grand sens de la justice et veut leur prouver à tous que personne n'a le droit de déclarer qu'une personne est inutile, tous les personnages vont se lancer dans une quête effrénée pour sauver leur monde mourant. Mais ce qui nous intéresse également dans cette histoire, ce sont les relations entre Chigusa et Rakan. Loin des clichés habituels des yaoi, on retrouve ici un personnage plutôt frêle, Rakan, qui apprend au grand ténébreux l'importance des sentiments, du respect de soi, et qui n'hésite pas à le rabrouer quand il le mérite. Chigusa est particulièrement attaché au jeune homme mais ne joue pas le rôle du seme, mais bien celui du uke ! Rakan est SON prince et il tente de le séduire comme il peut, même si ses plans sont bien souvent contrecarrés par Narushige.

On accroche particulièrement bien au trait de l'auteur, et on passe outre sans problème les petits défauts d'anatomie. Le scénario (CAR IL Y EN A UN!) est véritablement travaillé, et chaque tome ou presque est agrémentée de plusieurs scènes qui vous feront bien rire. On peut regretter que certains passages de l'histoire trainent en longueur, mais en réalité ce défaut est imperceptible lorsque vous lisez plusieurs tomes d'un coup. Une mention spéciale au tome 17, qui a su m'arracher quelques larmes et m'a conforté dans l'idée que si vous ne deviez avoir qu'un seul shônen aï dans votre bibliothèque, ce serait celui là.

Silver Diamond est un manga de Sugiura Shiho, terminé apparemment en 26 ou 27 volumes au Japon. Nous en sommes au tome 17 en publication française et aucune date n'a été annoncé sur les sites que j'ai visité pour le 18. Mais s'il ne paraît pas, ça va gueuler !










Resha Heart

lundi 25 juin 2012

Pourquoi le manga a-t-il sa place en librairie et dans nos bibliothèques?


ça va trop être mon image des coups de gueule ça


« Tu vas acheter de vrais livres pour une fois ? »
Cette phrase, nombreux amateurs de bandes dessinées franco-belge, comics et manga l'ont entendu au moins une fois dans leur vie. Prononcée par un parent intentionné mais néanmoins un peu inculte, qui n'a jamais su se sortir de la tête ce que ses professeurs de français lui déclamaient sans cesse (« BalzacHugoZolaFlaubert aaah les classiques ! »), combien ont eu envie suite à ça de hurler que si, le manga EST un vrai livre ?
Quelles sont les arguments desservis à l'encontre du manga, encore aujourd'hui ? Amusons-nous à les énumérer et à les démonter sauvagement à coup de belles phrases qui auraient fait rougir Emile Zola ou autre écrivain naturaliste.


      1.     "Le manga, c'est violent"
Cette image vient, comme tout le monde le sait, de la diffusion polémique de la série Ken le survivant dans une émission pour enfants, alors qu'il s'agit sans nul doute d'un seinen. Mais doit-on condamner un genre pour une maladresse commise par des incompétents qui font diffuser un dessin animé sans même le regarder ? Les gens qui continuent à nous abrutir avec cette affirmation n'ont jamais lu un Princesse Kilala, un Card captor Sakura ou encore un Doraemon.


     2.     "Le manga, c'est vulgaire"
A comprendre « OHMYGAUD DES SEINS DES FESSES DES GENS DENUDES !! ». Oui alors encore une fois, cela touche certaines catégories de manga, et pas le manga en général. On considérait Zola pervers de son temps, après tout.
Alors oui, il existe des manga politiquement incorrects, et des auteurs qui dépassent les limites (Je pense facilement à beaucoup d'auteurs de yaoi et Mayu Shinjo), qui font des histoires dénuées de toute morale. Et quand moi je dis ça, comprendre que le viol y est sublimé et que des générations d'ados s'imaginent qu'un ténébreux yakuza, c'est trop cool et c'est trop le bon parti, surtout s'il vous force à coucher avec lui. Mais il existe de l'autre côté des manga bien déjantées comme Beelzebub et One Piece, des manga qui amènent une véritable réflexion comme Death note et Détenu 042, des manga avec de jolies histoires d'amour comme Sawako et Fruits basket. Bref, y en a pour tous les goûts !


     3.     "Le manga, c'est pour les enfants"
Bah il faudrait savoir les gens. C'est violent, vulgaire et pour les enfants ? La contradiction soulevée par cette affirmation montre bien l'ignorance de ceux qui la prononce. C'est comme affirmer que la littérature n'est que pour les adultes ! Nous avons la chance d'avoir un genre de bande dessinée découpé en différentes catégories, qui couvrent un lectorat qui va de la petite enfance aux adultes, profitons-en nom de nom !
Et puis rien que pour faire mentir les gens qui me balanceraient Chi une vie de chat à la figure (manga que j'adore, je tiens à le signaler), si nos éditeurs français en ont fait un manga pour enfants, il est catégorisé en seinen chez nos amis nippon (pourquoi, ça...)


4.     De toute façon tous les manga se ressemblent/tous les personnages de ton manga se ressemblent.
Réunissons ces deux critiques et analysons-les ensemble, de façon calme et posée.
UN : Il est IMPOSSIBLE d’avoir un style complètement dénué de toute ressemblance avec le style d’un autre dessinateur. A moins de se lancer dans l’expérimentation la plus totale, et encore ! On vous accuserait de copier sur Picasso.
DEUX : le travail de mangaka, c’est pas de la tarte. C’est très peu d’heures de sommeil et beaucoup de temps passés à dessiner en atelier avec des assistants, et une pression constante à cause des éditeurs et des deadlines. Chaque mangaka a donc son truc pour dessiner rapidement et oui, certains malheureusement font des personnages identiques (Je pense notamment à Gals… Et puis un petit peu à Naruto. Faut arrêter, tout le monde savait que l’Hokage qu’est mort, c’était son père). Et à côté, on a One Piece, Fairy Tail, Sawako et bien d’autres, où les auteurs se cassent la tête pour faire des personnages bien dissociés les uns des autres. Les seuls imbéciles qui viendront m’asséner que tous les persos de One Piece se ressemblent  n’ont tout simplement jamais ouvert un tome.


     5.     De toute façon, ça n'apporte rien, un manga
Faux. Comme beaucoup d’histoires, films, romans, pièces de théâtre, je vous rappelle que nombreux manga se basent sur des scénarios et portent un message de la part de l’auteur. Une œuvre ne saurait être créée sans volonté de partage et sans réflexion (Même derrière Twilight y a du avoir un minimum de réflexion, même si le rendu final me fera toujours hurler de rire. On n'a jamais dit que tout ce qui paraissait était bon aussi). Encore une fois, je vous défie de lire Death note sans être interpellé par l’antagonisme « avoir le pouvoir »/« avoir le droit de s’en servir comme bon nous semble ». Et One piece ne présente-t-il pas des personnages prêts à tout pour leurs amis, et surtout prêts à se rebeller contre une justice qui n’en est pas une ? Peut-on rester de marbre face à la volonté de Tohru de se battre envers et contre tous pour sauver les gens qu’elle aime, allant jusqu’à affronter la volonté d’un supposé dieu ?
Il faut garder en tête également que la psychologie des personnages est énormément travaillée. On n’est pas devant une bande dessinée franco belge qui va s’attarder sur les décors, ni sur un roman français qui explore les relations entre les personnages. Cela donne une profondeur au manga que l’on ne retrouve pas forcément dans les autres genres littéraires, et qui en fait en quelque sorte sa spécificité.

Encore une fois, nous avons la chance d’avoir à notre disposition un genre aussi riche que varié, pourquoi chercher à le discréditer ? Comme la bande dessinée, comme tout type de littérature, chacun peut y trouver son bonheur. Après, il existe des gens qui essayeront d’en lire et n’adhèreront pas au dessin en noir et blanc, au découpage, à la dynamique. Peu importe, tous les goûts sont dans la nature. Cela ne veut pas dire que le manga est un mauvais genre (déclaration qui en soit ne veut rien dire, notez).

Dans une prochaine partie, nous hurlerons sur les copieurs et les professeurs de bande dessinée dont l’insulte favorite est « T’as un style manga ».

mardi 19 juin 2012

Princesse Kilala

 
Attention attention, l'ouvrage dont nous allons parler aujourd'hui est un PUR shôjo. Si vous êtes un grand fan de shônen et seinen, et que vous avez les rêves de princesse en horreur, passez votre chemin. Au contraire, si vous êtes une (ou un?) grande fan des films Disney comme La petite sirène, Aladdin ou la Belle et la Bête, ça pourrait vous intéresser.

Qui ne connait pas le fameux jeu Kingdom Hearts, qui a su mêler astucieusement deux univers que tout semblait opposer, Final Fantasy et Disney ? Princesse Kilala semble partir de la même idée, sauf que le public ciblé est essentiellement féminin. On rencontre dans le tome un Kilala, une jeune fille qui rêve de devenir une princesse. D'un caractère enjoué, droite et fière, un peu casse-cou, elle se fait souvent réprimander par les professeurs. Heureusement qu'elle peut compter sur son animal de compagnie et sa meilleure amie, jeune fille douce qui sera sans doute élue princesse de l'école. Mais voilà qu'un jour, Kilala tombe sur un jeune garçon endormi dans l'herbe. Qu'est-ce qui la pousse à imiter le prince charmant d'Aurore pour tenter de le réveiller d'un baiser ? Peut-être parce qu'il est bien mignon cet inconnu.
On suivra par la suite la quête de ce jeune homme, Rei, à la recherche de la princesse qui pourra sauver son royaume. Il est aidé de Kilala qui s'imagine tout d'abord que cette fille pourrait être son amie. Ils passeront une porte qui les mènera au royaume de Blanche-neige, la première de leur rencontre avec les six princesses de Disney.

Scénario prévisible, dessins bien shôjo avec les grands yeux de Kilala et la bestiole trop mignonne, un jeune héros qui plairait à bien des filles, voilà comment résumer Princesse Kilala. Mais heureusement, tout n'y est pas niais et rose, bien au contraire. Le spectre de la guerre plane sur le pays de Rei, et des gens bien mal intentionnés tentent par tous les moyens de lui dérober sa précieuse couronne, celle qui désignera la princesse qui pourrait les sauver.
On lit Princesse Kilala par nostalgie des vieux Disney, parce qu'on aime le mignon et qu'on aime également quand l'héroïne n'est pas qu'une niaise qui se charge du ménage (non, ne te sens pas visée, Blanche-neige, on t'a déjà tiré dessus à ce stade). Rien de très profond dans cette histoire, juste les plus grandes convictions retranscrites en images, comme dans un conte. En somme, un livre qui se lit quand on est de bonne humeur et quand on a envie de passer un bon moment (Et surtout quand on a pleuré devant la Belle et la Bête).

Princesse Kilala est une série de deux auteurs : Kodaka Nao au dessin et Tanaka Rika au scénario. En cinq tomes achevés au Japon, deux tomes sont déjà parus en France aux éditions Pika. Le troisième tome est prévu pour le 22 août, au prix de 7 euros 05.

PS : Ah oui, la couverture est bieeen plus niaise que le contenu, ne vous arrêtez donc pas à ce détail !









Resha Heart

mardi 12 juin 2012

Iris Zero



On se perd parfois dans les classifications éditeurs. Le manga que je vais vous présenter aujourd’hui est catégorisé comme un seinen, alors que j’ai personnellement du mal à le considérer comme tel après avoir lu Hellsing ou Pluto. Mais bref. Aujourd’hui, nous allons parler de Iris Zero.

Dans le futur, tous les enfants ou presque naissent avec un pouvoir lié à leur iris : savoir quand les gens mentent, voir la bonne personne qui pourra les aider, voir les gens qui sont heureux ou malheureux, etc… Mais il existe des exceptions, et ces exceptions sont appelés les Iris Zero. Méprisés de leurs camarades, ils cachent leur « infirmité » et tentent de passer inaperçus coûte que coûte.
Tôru est un de ces fameux Iris Zero, qui a vécu une scolarité plutôt difficile lorsqu’une de ses camarades a révélé son handicap à l'école primaire. Depuis le lycée, les choses se sont plutôt calmées car il respecte un principe d’ « exposition minimale ». Son ami Hijiri est un des seuls à connaître son secret. Il cache d’ailleurs son absence d’iris par un formidable pouvoir de déduction, qui l’amène souvent à deviner les talents des autres.
Mais voila, toute sa stratégie est mise en l’air par une jeune fille, Koyuki, qui lui déclare qu’il est celui qui peut l’aider à trouver le prochain président du conseil des élèves. Le problème, c’est que Koyuki est l’idole du lycée et attire donc tous les regards sur elle. Si Tôru semble réticent à l'idée de s'exposer, il finit quand même par aider la jeune fille et sera amené à régler d'autres problèmes par la suite.

Le thème traité dans Iris Zero est celui de la tolérance, ainsi que de l'absurdité d'un jugement basé sur un don ou une absence de don. On apprend par exemple que les pouvoirs liés à l'iris sont apparus très récemment dans la population, et les enfants ayant ce pouvoir dans la génération précédente se gardaient bien de le dire pour ne pas se retrouver spolier. De même, malgré ce don, peu sont ceux qui avouent quelle est la nature exacte de leur pouvoir, ce qu'ils peuvent « voir ». Ils n'iront pas néanmoins jusqu'à prétendre qu'ils sont des Iris Zero car ce serait sans aucun doute la honte ultime. Face à tous ces paradoxes, on retrouve tout simplement le schéma type qui anime la société, avec ses systèmes de « castes » basées sur des critères absurdes. L'enfant est le premier à en pâtir et cela peut le marquer à vie, tout comme Tôru.
Au delà de ces profondes réflexions, on voit se profiler quelques histoires d'amour, une profonde amitié entre Hijiri et Tôru, finalement des thèmes bien ancrés dans les shôjo manga. Alors peut-on réellement parler de seinen ? A voir avec les prochains tomes. En tout cas, un très bon titre, aux très bons graphismes et aux personnages intéressants. A lire absolument.

Iris Zero est une série créée par deux auteurs, avec au scénario Piro Shiki et au dessin Hotaru Takana. Encore en cours au Japon où elle comporte 5 tomes, 2 tomes sont sortis en France aux éditions Doki Doki, le tome 3 étant prévu pour le 4 juillet. Pour l'instant, le prix des tomes est de 7 euros 50, ce qui n'est pas non plus une somme négligeable. 











 Resha Heart 

dimanche 10 juin 2012

Yaoi, oui, mais !

"Ça c'est pour avoir brisé mes illusions de jeune fille innocente sur ce qu'est une belle histoire d'amour !"
Dessin by Mary

S’il y a bien une chose que je ne supporte pas dans la production éditoriale actuelle (outre Mayu Shinjo, mais ça, c’est une autre histoire… Quoi que c’est sans doute pour des raisons similaires…) c’est bien le yaoi. Adieu, histoires intéressantes avec scénarios construits et personnages ayant du caractère, bonjour syndrome de Stockholm en puissance. Mais pour ne pas me lancer dans un pamphlet rageur et tout à fait mérité, je vais énumérer mes raisons de détester les yaoi actuels (prenez bien en compte que tous ne sont pas à jeter)

1.      Non, mesdames, le « uke » n’est pas forcément un jeune éphèbe rougissant et le « seme » un vil dominateur aux cheveux sombres et d’allure ténébreux. Ces couples étranges ne sont pas sans nous rappeler les couples hétéros, avec la jeune femme faible et fragile et le tas de muscle ou le géant qui lui servira de mec (Merci, Lovely complex, de prouver qu’il existe des couples avec la femme plus grande que l’homme). Alors oui, il y a sans doute une certaine esthétique que je ne comprends pas, mais non, ce n’est absolument pas réaliste.

2.      Quasi toutes les histoires yaoi sont prétextes à des scènes de cul. Et encore, peut-on vraiment parler d’histoire ! Trouvez-moi de vrais yaoi avec un scénario véritable et j’applaudirais des deux mains. Enfin je suis mauvaise langue, j'en connais quelques uns, perdus dans l'océan de niaiseries qu'on nous propose chaque année. Mais en majorité, on l'a tous compris, le but c'est de les voir coucher ensemble. Et sérieusement, quand on lit ce genre de choses, peut-on vraiment parler de réalisme ?

3.       Sans doute ce que je supporte le moins au monde : le viol. Il accompagne tout type d'histoire, autant celle de l'éphèbe et du ténébreux que celle du "Je suis persuadé que je suis un homme très hétéro" et du "Attends moi je suis gay et je vais violemment te faire changer d'avis". Lorsqu'il survient, on a souvent deux types de "structures" : soit il s'agit de la première fois du pauvre gars (15 ans de psychothérapie) et c'est tout simplement une idée abominable et qui n'a rien de romantique ; soit il s'agit d'un couple déjà bien établi et un des deux pète un câble et viole sauvagement son compagnon (et sincèrement, c'est tout aussi atroce). Et c'est là qu'on en vient à se demander "MAIS QUI EST ASSEZ DÉTRAQUÉ POUR TROUVER ÇA MIGNON !". Et biiin pas mal de fans yaoistes, en réalité. Mais pitié, ouvrez les yeux, chères lectrices ! (oui en majorité quand même, on a à faire à des femmes). C'est tout simplement inhumain ! C'est impardonnable ! Comment voulez-vous envisager une relation amoureuse sur une base aussi malsaine ! Vous imaginez après, dans quelques années, ces personnages évoquer leurs souvenirs « heureux » ? "Tu te souviens de notre première fois ? " "Jpréfère pas non. Connard ! Jte quitte ! "

4.      Après le viol, l'amour fou. Ou plutôt notre fameux syndrome de Stockholm. Car je vous en prie, n'allez pas me faire croire que le gars, qui a sans doute éprouvé une douleur atroce et qui, si il a éprouvé du plaisir, n'en a eu que parce que c'est une réaction mécanique du corps, va tomber fou amoureux de la brute sans cœur qui en a autant à foutre de lui que de sa première paire de chaussettes (à l'évidence, c'était pas des chaussettes Mickey). Non ça marche pas comme ça dans la vraie vie, encore une fois.

On pourrait continuer la liste, mais faisons plutôt une liste de manga à placer sur cette liste noire d'histoires yaoi à vomir.

1. Viewfinder (mon dieu que je hais cette série)
2 . The tyrant who falls in love (ouais c'est ça, Stockholm. Et c'est pas parce que le gars avant était homophobe qu'il méritait de se faire violer dans tous les coins)
3. Zhe (y a du bon, parfois, dans ce manga. Et puis toute ma foi s'est envolée à partir de quelques tomes. A jeter, comme tous les autres)
4. No money ("Je t'aime, tu te souviens pas de moi, je te mets une dette de plusieurs millions et j'te viole jusqu'à ce que tu te souviennes/me rembourses" ==> va suivre une thérapie, mec)
5. Tous les autres manga dans le genre, qui sont encore bien trop nombreux.

Mais pour bien vous montrer que je ne suis pas une ennemie des manga yaoi, je vous conseille
1. Après l'orage
2. Yellow
3. Do you know my detective ?
Et un ptit shônen ai que j'apprécie particulièrement : Silver Diamond.

vendredi 1 juin 2012

Blood lad



Vu qu’on a parlé de shôjô, il serait temps d’évoquer un seinen maintenant. Et quoi de mieux qu’une bonne histoire de vampire et de démons infernaux pour bien finir la semaine ? 

Oubliez tout de suite le mythe du vampire draculien ou le séducteur du dimanche aux allures de boule à facette disco (je n’ai jamais aimé Twilight, voila comme ça c’est dit) et bienvenue dans l’univers de Blood lad . Les enfers sont séparés en quartiers, chacun dirigé par un boss. Staz est l’un de ces boss, malgré son allure d’adolescent effronté. Mais il se fiche complètement du pouvoir, des combats pour la domination ou encore de chasser comme tout bon vampire qui se respecte. Son rêve à lui, c’est d’aller sur Terre pour assouvir sa passion d’otaku accompli. Il a une attirance toute particulière pour la culture nippone, les manga, les jeux vidéos et tutti quanti. Alors lorsqu’une jeune lycéenne japonaise arrive par accident dans son quartier, il s’empresse de l’amener chez lui. Malheureusement, Fuyumi se fait tuer et la voila devenue fantôme. Le but de Staz est alors de trouver un moyen de la ressusciter, car il a une irrépressible envie de sucer le sang de la lycéenne.

On aime ce genre de seinen pour leurs graphismes et les combats qui animent le récit. On aime aussi les héros un peu cons, et soyons honnêtes, il est un peu con le Staz. Cela ne l’empêche pas d’être un dieu de la baston, bien sûr. Quant à Fuyumi, on ne peut que la plaindre de son destin peu enviable, et d’avoir rencontré un garçon aussi égoïste, qui cache bien son envie de lui sucer le sang. Malheureusement il est le seul qui pourrait peut-être la ressusciter, alors elle est bien obligée de le suivre. Quant à savoir ce qui les attend vraiment, qui peut le dire ? Une série à suivre après un premier tome bien prometteur, mais pas à mettre entre toutes les mains : sensualité et violence à venir ?

Blood lad est une série de Kodama Yûki de cinq tomes pour l’instant paru au Japon. En France, Kurokawa s’est chargé de l’éditer, d’où son prix de 7 euros 65. Il vaudrait mieux attendre de savoir si la série vaut vraiment le coup dans ce cas là. Le second tome est prévu pour août.












Resha Heart

Lily la menteuse



Sur ce blog, j’aime parler de séries pas vraiment actuelles, en arrêt de commercialisation ou bien dont le premier tome est paru il y a quelques années parfois. Cela me permet d’avoir une certaine lisibilité sur les titres et de conseiller ce qui m’a vraiment plu. Mais pour autant, les éditeurs ne cessent de publier de nouveaux titres chaque mois ou presque. Et aujourd’hui, je vais vous parler d’une nouveauté.

Lily la menteuse est un nouveau shôjô bien sympathique, qui se concentre autour d’une histoire d’amour entre lycéens. La jeune fille, Hinata, 15 ans, reçoit sa première déclaration d’amour. Coup de bol, En, le prétendant, est vraiment très beau. Mauvaise nouvelle, il passe son temps à se travestir en fille et est alors bien plus « belle » qu’elle. Mais malgré tout, il aime sincèrement Hinata, ce qui va pousser la jeune fille à ne pas abandonner.

Un shôjô, c’est toujours un peu cliché, il faut bien le reconnaître. Mais la grande force de « Lily la menteuse », c’est l’humour frais et le rythme entraînant de l’histoire. Les personnages ont une véritable personnalité, autant En qui ne supporte pas de se voir en homme mais qui cherche par tous les moyens à plaire, et Hinata qui s’accroche coûte que coûte et ne réclame pas non plus sans cesse qu’En change sa nature pour elle. On s’attache également aux personnages secondaires, amis de l’un et de l’autre, qui les soutiennent et provoquent quelques situations loufoques. Un premier tome intéressant donc, autant au niveau du récit qu’au niveau des dessins. D’ailleurs, un conseil, ne vous fiez pas au dessin de la couverture qui, accompagné du titre, ferait passer le personnage pour une véritable peste. Ma seule interrogation d’ailleurs à ce propos : pourquoi Lily la menteuse ?

 Lily la menteuse est une série de Komura Ayumi qui paraît aux éditions Delcourt. 7 tomes sont parus au Japon pour l’instant et le deuxième tome est prévu pour juillet en France. Le prix du tome 1 est de 6 euros 99












 Resha Heart