jeudi 31 janvier 2013

Tokyo Home




Aujourd’hui, pas d’article sur un manga, mais sur une bande dessinée inspirée du genre. A tous ceux qui sont prêts à hurler « MANFRA ! », je vous renvoie à ma fameuse diatribe enfonçant avec goût et bonne humeur cette tendance à la con.

Tokyo Home est l’œuvre de deux français : Thierry Gloris au scénario et Cyrielle au dessin. Dans des interviews, trouvables sur le net, on apprend que le but de Thierry Gloris était de faire une BD ayant pour thème le Japon pour sa fille qui aime beaucoup ce pays. Il s’est associé à Cyrielle, jeune dessinatrice qui maitrise le sujet vu qu’elle y a effectué quelques séjours. Ainsi est né le projet Tokyo Home, un très sympathique one-shot disponible aux éditions Kana.

Julie Wallon, jeune française de 17 ans, est bien décidée à laisser sa mère et la France derrière elle pour s’installer avec son père au Japon. Le fait qu’elle n’y connaisse ni la culture, ni la langue, ne semblent en aucun cas un obstacle face à sa détermination. Mais arrivée à l’aéroport, horreur : son père, le fameux styliste Jean-Raymond et incorrigible tête en l’air, l’a oublié. La jeune Julie doit alors faire fi de la barrière de la langue et des étranges coutumes du pays du soleil levant, et affronter sans peur ce terrible monstre qu’est… le métro tokyoïte. Heureusement, sa rencontre avec Kyo de la Muerte, une catcheuse qui parle le français, lui sauve la mise, et la voila devant chez papa. Sympathique excentrique aux perruques redoutable, le brave homme ne se doute pas une seconde que sa chère fifille ne vient pas seulement pour les vacances, mais bien pour s’installer avec lui ! En effet, elle refuse de retourner chez sa mère, qui aurait, selon elle, commis l’irréparable. Jean-Raymond panique, s’affole, puis a une idée de génie. Il accepte Julie sous son toit à condition qu’elle lui prouve qu’elle saura s’adapter au pays, et surtout apprendre le japonais. Bonjour, le lycée international, les kanji, les sales pestes de la classe… et pourquoi pas une belle rencontre en prime ?

Que dire de Tokyo Home, à part qu’il s’agit à mon sens d’un petit bijou ? Les auteurs prennent les clichés un à un pour les démonter et nous montrer le Japon sous son véritable jour avec tendresse et humour. La langue et la culture sont-elles de véritables obstacles à une entente, peut-on comprendre et accepter ses voisins ? Au-delà d’un scénario bien ficelé, de personnages hauts en couleur et d’un dynamisme accrocheur, les auteurs nous dévoilent avant tout un véritable message d’amour et de tolérance, tant vis-à-vis d’une autre culture mais également en nous rappelant que l’amour ne saurait s’embarrasser de préjugés (et à l’heure où tant de français me font honte à défiler dans les rues en hurlant que le mariage gay est un scandale, je ne saurais que trop vous conseiller Tokyo Home).
Outre l’histoire, les dessins ont su me charmer par leur originalité et l’absence de copie des artistes japonais. On y retrouvera quelques clins d’œil, bien sûr, comme notamment l’utilisation du blanc et des nuances de gris pour remplacer les couleurs, mais toujours avec un style qui reste propre à la dessinatrice.
Enfin, petit détail qui peut plaire aux amoureux du Japon, quelques bonus écrits sont glissés entre les planches pour en savoir plus sur nos amis nippons !

Tokyo Home est disponible en tome unique aux éditions Kana au prix de 15 euros, une excellente raison d’oser se faire plaisir avec une histoire que vous aimerez faire partager à vos amis !











Resha Heart

vendredi 11 janvier 2013

Bye bye, my brother





Comme un coup en plein cœur, ce manga a su me toucher là où tant d’autres ont échoué. Tout est là : un dessin magnifique, une histoire émouvante, des personnages attachants, une si belle leçon de vie et de mort. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi émue, au point d’en saisir mon clavier à peine la dernière page tournée. Aujourd’hui, nous allons parler de Bye bye, my brother.

Nido était autrefois un grand champion de boxe, avant qu’un petit voyou ne le blesse à la jambe. Désormais il vend des vieux magazines dans la rue, refusant l’aide que lui apporte son ancien manager. Mais si Nido est si meurtri, ce n’est pas seulement à cause de sa blessure physique. Nous plongeons alors avec lui dans son passé, et découvrons ce qui le hante encore aujourd’hui. La rencontre avec Jirô, un jeune boxeur, saura-t-il ranimer la flamme qu’avait Nido pour la boxe ?

La première chose que vous devez savoir sur ce manga, c’est que le graphisme est magnifique. Les personnages sont représentés sous les traits de chats, pour mon plus grand bonheur, j’avoue. Mais pas de dessins simplistes, loin de là ! Il suffit de voir la couverture pour s’en convaincre.
Un autre avantage de ce manga est qu’il s’agit d’un one shot. Alors outre le fait qu’on ne rechigne pas à payer lorsqu’il n’y a qu’un volume, la qualité est présente dans tous les aspects de l’histoire. Le personnage principal est profondément humain et sait nous toucher, nous montrer un peu d’espoir là où on le pensait perdu à jamais. Il en est de même pour tous les personnages secondaires, et j’ai eu un coup de cœur pour le bras droit du manager de Nido, qui, malgré son air de Yakuza, est prêt à tout pour son ami. Enfin, il y a dans un autre des personnages un petit air du Chat bus de Totoro dans la patte graphique. De quoi convaincre les fans !
L’histoire en elle-même est découpée en deux petites parties, l’une centrée sur Nido et la seconde sur un personnage qui va le côtoyer. Je ne vais pas vous mentir, je l’ai trouvé tout simplement excellente. Peut-être n’est-elle pas véritablement originale, mais elle a le mérite d’être juste et sans fausses notes !

Je ne peux pas vraiment m’étendre plus sur ce manga sans vous en révéler l’intrigue, donc encore une fois, n’hésitez pas et lancez vous à la recherche de ce petit bijou.
Bye bye, my brother est un manga de Yoshihiro Yanagawa, disponible aux éditions Casterman dans leur collection Sakka, au prix de 7 euros 95. Soyons franc, il les vaut largement !











Resha Heart