dimanche 10 juin 2012

Yaoi, oui, mais !

"Ça c'est pour avoir brisé mes illusions de jeune fille innocente sur ce qu'est une belle histoire d'amour !"
Dessin by Mary

S’il y a bien une chose que je ne supporte pas dans la production éditoriale actuelle (outre Mayu Shinjo, mais ça, c’est une autre histoire… Quoi que c’est sans doute pour des raisons similaires…) c’est bien le yaoi. Adieu, histoires intéressantes avec scénarios construits et personnages ayant du caractère, bonjour syndrome de Stockholm en puissance. Mais pour ne pas me lancer dans un pamphlet rageur et tout à fait mérité, je vais énumérer mes raisons de détester les yaoi actuels (prenez bien en compte que tous ne sont pas à jeter)

1.      Non, mesdames, le « uke » n’est pas forcément un jeune éphèbe rougissant et le « seme » un vil dominateur aux cheveux sombres et d’allure ténébreux. Ces couples étranges ne sont pas sans nous rappeler les couples hétéros, avec la jeune femme faible et fragile et le tas de muscle ou le géant qui lui servira de mec (Merci, Lovely complex, de prouver qu’il existe des couples avec la femme plus grande que l’homme). Alors oui, il y a sans doute une certaine esthétique que je ne comprends pas, mais non, ce n’est absolument pas réaliste.

2.      Quasi toutes les histoires yaoi sont prétextes à des scènes de cul. Et encore, peut-on vraiment parler d’histoire ! Trouvez-moi de vrais yaoi avec un scénario véritable et j’applaudirais des deux mains. Enfin je suis mauvaise langue, j'en connais quelques uns, perdus dans l'océan de niaiseries qu'on nous propose chaque année. Mais en majorité, on l'a tous compris, le but c'est de les voir coucher ensemble. Et sérieusement, quand on lit ce genre de choses, peut-on vraiment parler de réalisme ?

3.       Sans doute ce que je supporte le moins au monde : le viol. Il accompagne tout type d'histoire, autant celle de l'éphèbe et du ténébreux que celle du "Je suis persuadé que je suis un homme très hétéro" et du "Attends moi je suis gay et je vais violemment te faire changer d'avis". Lorsqu'il survient, on a souvent deux types de "structures" : soit il s'agit de la première fois du pauvre gars (15 ans de psychothérapie) et c'est tout simplement une idée abominable et qui n'a rien de romantique ; soit il s'agit d'un couple déjà bien établi et un des deux pète un câble et viole sauvagement son compagnon (et sincèrement, c'est tout aussi atroce). Et c'est là qu'on en vient à se demander "MAIS QUI EST ASSEZ DÉTRAQUÉ POUR TROUVER ÇA MIGNON !". Et biiin pas mal de fans yaoistes, en réalité. Mais pitié, ouvrez les yeux, chères lectrices ! (oui en majorité quand même, on a à faire à des femmes). C'est tout simplement inhumain ! C'est impardonnable ! Comment voulez-vous envisager une relation amoureuse sur une base aussi malsaine ! Vous imaginez après, dans quelques années, ces personnages évoquer leurs souvenirs « heureux » ? "Tu te souviens de notre première fois ? " "Jpréfère pas non. Connard ! Jte quitte ! "

4.      Après le viol, l'amour fou. Ou plutôt notre fameux syndrome de Stockholm. Car je vous en prie, n'allez pas me faire croire que le gars, qui a sans doute éprouvé une douleur atroce et qui, si il a éprouvé du plaisir, n'en a eu que parce que c'est une réaction mécanique du corps, va tomber fou amoureux de la brute sans cœur qui en a autant à foutre de lui que de sa première paire de chaussettes (à l'évidence, c'était pas des chaussettes Mickey). Non ça marche pas comme ça dans la vraie vie, encore une fois.

On pourrait continuer la liste, mais faisons plutôt une liste de manga à placer sur cette liste noire d'histoires yaoi à vomir.

1. Viewfinder (mon dieu que je hais cette série)
2 . The tyrant who falls in love (ouais c'est ça, Stockholm. Et c'est pas parce que le gars avant était homophobe qu'il méritait de se faire violer dans tous les coins)
3. Zhe (y a du bon, parfois, dans ce manga. Et puis toute ma foi s'est envolée à partir de quelques tomes. A jeter, comme tous les autres)
4. No money ("Je t'aime, tu te souviens pas de moi, je te mets une dette de plusieurs millions et j'te viole jusqu'à ce que tu te souviennes/me rembourses" ==> va suivre une thérapie, mec)
5. Tous les autres manga dans le genre, qui sont encore bien trop nombreux.

Mais pour bien vous montrer que je ne suis pas une ennemie des manga yaoi, je vous conseille
1. Après l'orage
2. Yellow
3. Do you know my detective ?
Et un ptit shônen ai que j'apprécie particulièrement : Silver Diamond.

1 commentaire:

  1. Dans les vraies histoires à garder, celles (malheureusement non publiées en France) de Youka Nitta, le couple le plus emblématique du Yaoi : Katô et Iwaki. Haru wo daiteita, la série dont ils sont les héros a été publiée en 14 volumes, et a (Dieu merci !) un VRAI scénario ! Vivement que les éditeurs français s'en rendent compte ! ^^
    Excellent article encore une fois, j'ai bien rigolé ^^

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