dimanche 30 décembre 2012

Les éditeurs et le manfra




En cette période intensive de fêtes, il me reste peu de temps pour rédiger une nouvelle critique, malgré de très belles découvertes. Donc je me lance dans un de mes fameux coups de gueule, parce qu’il faut le dire, l’univers du manga en France est parasité de tous les côtés. Je pourrais parler des éditeurs qui, comme Kana, mettent un point d’honneur à se saboter eux-mêmes en nous proposant des histoires médiocres et sans intérêt, mais il paraitrait qu’ils sont obligés par les éditeurs japonais à acheter certains titres pour en obtenir d’autres. D’accord, je veux bien le croire, mais quand on sait que le manga traverse une crise au Japon, ne serait-il pas judicieux d’éviter qu’il se produise la même chose en France, deuxième gros lecteur de production nippone ? Que deviendraient les éditeurs japonais sans le soutien français ?

Mais je m’égare, je ne voulais pas lancer la polémique. Du moins aujourd’hui. Je m’attaquerais donc à Kana qui a racheté les droits de l’infâme copie de Fairy Tail plus tard (Non, je ne les oublierai pas.) Aujourd’hui nous allons parler d’artistes français ! Car OUI, mesdames et messieurs, les français se sont lancés dans l’aventure manga ! Retenons le fameux Pink Diary, pur produit copié, ou encore Lost soul plus récemment ! Ces œuvres qu’on appelle manfra se distinguent en général par plusieurs éléments, que je me permets de lister
-          Leur laideur
-          Leur absence de scénario
-          Leur absence de dynamique
-          Leur absence d’originalité
A ces gens qui vouent un tel culte au genre, je ne poserai qu’une seule question : POURQUOI chercher à imiter, copier, défigurer un style dont vous ne comprenez pas les ficelles puisque vous n’êtes pas japonais !
Listons maintenant la force du manga
-          Le trait dynamique
-          Le scénario
-          La psychologie travaillée des personnages
-          La rapidité de parution
Ce n’est pas une légende, pour citer le professeur de Salut les geeks, mais les éditeurs nippons ont bien su capter leur lectorat en le rendant quelque part accros aux séries, en proposant une parution rapide, qui empêche le lecteur de se désintéresser de l’histoire vu que son intérêt est de nouveau stimulé toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Ce fut l’erreur des éditeurs français que de ne pas comprendre le système, proposant pour commencer un rythme trop rapide qui a mis les lecteurs français au même niveau que les lecteurs japonais, avant de ralentir considérablement pour laisser le temps à l’histoire originale de s’étoffer de quelques tomes de plus. Résultat : les ventes de Naruto ont chuté dès qu’on est passé de 5 à 3 manga par an. A l’inverse, d’autres ont volontairement ralenti le rythme de parution alors que l’œuvre originale était achevée au Japon (pensons à Fullmetal Alchemist) ou encore à Gintama, qui était tellement en retard en France que l’éditeur s’est mis à les sortir deux par deux (décidément, que d’erreurs de la part de Kana).

Mais je digresse. Reprenons le problème du manfra. Déjà, pourquoi ce genre a vu le jour, malgré sa grande médiocrité ? Tout simplement parce que les achats de droit pour les manga nippons sont devenus bien trop chers. Les éditeurs français se sont alors tournés vers les artistes locaux, publiant leurs « œuvres » sans sourciller, allant chercher parmi les artistes les plus populaires d’un fameux site d’artiste pour s’assurer des ventes (là j’extrapole, mais je suppose que ça joue). Résultat : on se demande bien à quoi servent encore les secrétaires d’édition, ces gens censés travailler avec les auteurs sur textes et dessins afin de rendre le tout harmonieux. On dirait que leur but est de faire sortir le livre le plus rapidement possible, ramasser l’argent, merci bonjour au revoir. Et si la série ne connait pas de succès, on arrête sans pitié la machine, on prévoit deux tomes au lieu de trois, on coupe dans le tas et on rend un travail encore plus misérable. Le lecteur français a alors l’impression très nette qu’on se fout de sa gueule, et il a bien raison. Il boude alors le manfra, et l’éditeur, comprenant son erreur, se tourne vers nos bonnes vieilles bandes dessinées… avec des dessins manga. Encore une fois, what the fuck !
Voyez, le problème numéro un, ce ne sont pas les dessins manga, mais bien une tentative de copier le genre japonais, ses codes, ses graphismes, ses découpages, son humour, en essayant de présenter ça dans une bande dessinée bien occidentale. Pour avoir essayé, ça ne colle pas du tout. Bien sûr, vous aurez un rendu très esthétique, ça y a pas de souci. Mais les dialogues seront pauvres, le scénario plat, et encore une fois où est le travail d’édition là dedans, quand on se retrouve avec des fautes aussi énormes que « tu a » en plein milieu d’une bulle ? Ils ont viré leurs correcteurs chez Dargaud ou quoi ?

A me lire, on peut être persuadé que je hais de toutes mes forces les bandes dessinées inspirées du manga. Et c’est là toute l’ironie de la situation : quand on ressent l’influence de la bande dessinée orientale dans le travail de l’artiste, je suis la première à adorer. Pourquoi ? Parce que bien qu’influencé, il n’en reste pas moins un véritable travail original, qui se démarque totalement du manga. Je salue ces dessinateurs et scénaristes (on peut être un bon dessinateur et n’avoir aucune notion de scénario après tout) qui ont su adapter leurs différences influences pour créer des bandes dessinées véritablement passionnantes. Je citerai l’excellent Geek & girly de Nephyla et Rutile, arrêté parce que la maison d’éditions Soleil a encore une fois raté le coche et a coulé elle-même la série (Je vous hais pour ça, Soleil, si vous saviez) ou encore Tokyo Home  de Thierry Gloris et Cyrielle aux éditions Kana. De Cyrielle, une fois encore, une nouvelle bande dessinée à découvrir chez Jungle, Akiko. Et si je devais relativiser mes propos sur le manfra, disons que Dreamland semble ne pas être trop mal (mais n’ayant pas lu plus loin que le tome un, je ne m’avancerai pas plus)

mardi 11 décembre 2012

Mad World




Les mots « bons manga » et « Soleil » se retrouvent rarement voisins dans une même phrase, sauf pour dire « Ahlala, ils ne font vraiment pas de bons manga chez Soleil ». Et pourtant parfois, ils ont le culot de publier un bon titre, qui nous ferait presque oublier leurs trop nombreuses erreurs de parcours.

Mad World est un seinen que je ne peux pas vous résumer, pour la simple et bonne raison que chaque tome se présente sous le format d’une histoire complète, avec un thème et des personnages différents. C’est un peu comme un nouveau one shot à chaque fois, et j’adore ce concept. Selon le résumé de Soleil, chaque histoire met en lumière des travers de la société japonaise et leur effet néfaste sur les plus vulnérables, les adolescents. J’aurais pour ma part retiré le mot « japonaise ».
Que ressent-on quand les autres nous excluent parce que nous sommes soi disant « différents d’eux » ? Comment surmonter sa peur et s’affirmer, grandir et devenir un adulte épanoui ? Et surtout, comment s’accepter ?
Les héros de ces histoires vont traverser bien des épreuves qui finiront par les mener vers la paix. En vivant leur quotidien teinté d’une pointe de fantastique, en partageant leurs doutes, on ne peut s’empêcher d’être saisi du même malaise qui a hanté notre adolescence, alors que nous nous demandions « Mais qu’est-ce que je vais devenir ? Est-ce que j’ai réellement une place dans ce monde ? »
Si je devais choisir entre les trois tomes de cette petite série, je ne saurais me décider entre le premier et le troisième tome, le deuxième étant plus « oubliable » à mon sens. Peut être parce qu’on n’y retrouve pas cette petite touche fantastique qui fait toute l’originalité des deux autres… Mais dans tous les cas, une série à découvrir !

Mad world est une série en trois tomes, avec au scénario Otsuichi et au dessin Hiro Kiyohara. Parue aux éditions Soleil (je ne le répèterai jamais assez ça), chaque tome est disponible au prix de 7 euros 99. Ca fait cher, mais pour une fois qu’on a une histoire de qualité !










Resha Heart

lundi 3 décembre 2012

Gamaran





Dans l’édition française, on reconnait quelques maisons, parmi la multitude, qui ont su se démarquer en nous proposant un catalogue de titres manga riche et de qualité. Je pense notamment à Ki-oon, qui malgré les prix de ses livres, fait quand même attention à ce qu’il propose à ses lecteurs. Je reconnaissais cette qualité à Kana également. Force est de constater que les choses ont bien changé.

La maison Kana, ce sont d’excellents titres comme Pluto, Sawako, Death note, Samourai Deeper Kyo, Black Butler et tant d’autres (je ne cite pas Naruto dans la liste des titres excellents, ceci est un simple avis personnel). Mais si on se tourne du côté des nouveautés shônen, que trouve-t-on ? Le nouveau manga de l’auteur de Shaman King (deux tomes complètement insipides et un arrêt de la série au Japon déjà), Kongoh Bancho (une horreur scénaristique et visuelle) et Gamaran.

La première chose qui m’a saisi, en attrapant le tome un, est le vide intersidéral que constitue la jaquette. On y voit le personnage principal sur lequel est inscrit le titre, le tout sur fond blanc. Ce même blanc que nous retrouverons à l’intérieur des cases, symbole d’un creux scénaristique plus qu’évident. Pour résumer rapidement l’histoire quand même : Naoyoshi Washizu a fait un long voyage pour tenter de rencontrer et recruter Jinsuke Kurogane, élève du dojo Ôgame, que l’on surnomme aussi le guerrier aux milles victimes. Il a besoin de son aide pour remporter le tournoi d’Unabara qui lui permettrait  de succéder à son père malgré sa condition d’enfant batard. Malheureusement, nul ne sait ce qu’est devenu Jinsuke, et les deux sbires qu’a engagé Naoyoshi doivent se contenter d’affronter un gamin répondant au nom de Gama. Et malgré son âge, l’adolescent parvient à défaire les deux adultes sans grande difficulté. Découvrant qu’il s’agit du fils de celui qu’il désirait rencontrer, Naoyoshi propose à Gama de participer au tournoi en son nom, ce que ce dernier accepte malgré le danger, afin d’avoir l’opportunité d’affronter des hommes dont la renommée n’est plus à refaire.

Si l’histoire est assez bateau (après tout, les manga sur les samouraï et autres tournois sont légions de nos jours), ce qui me dérange plus que tout, c’est que je n’arrive pas à m’attacher aux personnages. Gama est un gamin prétentieux qui se réjouit de mettre à mort ses adversaires et ne déclenche aucune empathie chez la lectrice que je suis. Le personnage de Naoyoshi me laisse également perplexe, dans le sens où il va recruter Gama et passe ensuite son temps à douter de son choix (« Non mais ce n’est qu’un enfant, devrait-on abandonner, aaah qu’ai-je fait ». SOIS UN HOMME BORDEL). Les adversaires de Gama sont pour l’instant assez fades, même s’ils nous sont présentés comme de purs « Badass ». Et c’est sans doute ça le problème numéro un du scénario !
Même si certains hurleront que cela n’a rien d’original, n’importe quelle histoire réussie se base sur un schéma très classique : introduction, évènement perturbateur, péripéties qui vont crescendo, résolution. Mais quel aurait été l’intérêt de One Piece si Luffy avait affronté Crocodile, un des sept puissants corsaires, dès le premier tome ? Ou de Dragon Ball si Son Goku avait su se transformer en super Saiyen dès la page trois ? Où est l’intérêt d’un personnage qui déchire sa race dès le tome un et dont on ne voit pas l’évolution ? Car oui, le vieux maître de Gama aura beau prétendre que l’adolescent n’est plus le même depuis son départ de l’école, on ne trouve pas ça un instant crédible vu qu’il ne semble pas s’être écoulé plus de deux semaines (et encore je vois large) depuis le début de l’aventure. Soit à peine deux tomes. Soyons un peu réalistes !
De même, il manque dans ce shônen le personnage qui saurait être l’adversaire le rival du jeune Gama, ou alors à la limite le boss de fin, l’être charismatique et dangereux qui infligerait dans un premier temps une défaite sévère au héros, qui n’en ressortirait que grandi. Alors oui, il ne s’agit que du tome deux, mais quitte à précipiter l’action comme l’a fait l’auteur, autant aller jusqu’au bout des choses non ?
Niveau dessin, j’ai énormément de mal avec le style de l’auteur, surtout en ce qui concerne les yeux de ses personnages masculins : ils ont un je ne sais quoi de shôjo, et dans un manga sensé respirer le muscle et la testostérone, ça passe moyen. Les décors sont très pauvres pour un shônen, et les expressions comiques m’ont arraché quelques grimaces de dégoût tant l’effet de décalage habituel dans le genre est complètement raté dans ce manga.
En conclusion : un début de scénario raté, des personnages fades, un coup de crayon qui n’a rien d’exceptionnel. Vous voulez lire un excellent manga samouraï, revenez plutôt à Kenshin le vagabond, c’est mon conseil du jour.

Gamaran est un manga de Yosuke Nakamaru, disponible chez Kana au prix de 6 euros 85. Pour l’instant deux tomes sont parus en France, et dix-huit au Japon à ma grande surprise. Une prochaine chronique saura-t-elle faire mentir celle-ci ? Surtout que MangaNews lui donne une note de 15/20 et les lecteurs une note de 18... Affaire à suivre.










Resha Heart

jeudi 29 novembre 2012

Defense Devil



On aurait tort de dire que toutes les bandes dessinées se ressemblent. Je n’aime en général pas les manhwa, les bandes dessinées coréennes. Et aux ignorants qui prétendraient que c’est la même chose que les manga, je dis non ! Alors oui, on a des dessins en noir et blanc, mais si ce genre de détail devait suffire, alors les vieux albums de Picsou seraient des manga ! Les manhwa possèdent un style graphique et une dynamique qui leur sont propres, avec des codes bien définis. Et je n’arrive pas à adhérer à ces codes.
Pourtant aujourd’hui je vais vous parler d’un bon manhwa. Vous vous dites en lisant ces lignes que tout mon petit discours au dessus est parfaitement mensonger alors ! Et non, car les auteurs de cette série ont préféré adopter les codes du manga. Je ne vais pas parler du Nouvel Angyo Onshi comme certains ont pu le penser (et que je n’ai pas encore lu de toutes façons) mais de Defense Devil, un manhwa à tendance shônen et qui est des mêmes auteurs !

Kucabara est un démon qui a été exilé des enfers pour cause de trop grande gentillesse. Il est accompagné de Bichura, son serviteur, qui désespère de voir son maitre s’intéresser de trop près aux humains. Et alors que Bichura espère qu’ils réussiront à prouver qu’ils sont dignes de retourner chez eux, Kucabara décide de se faire l’avocat des humains envoyés dans l’Event Horizon, le vestibule des enfers, pour sauver ceux qui risquent la damnation éternelle injustement. Mais les Shinigami qui sont sensés punir les humains ne voient pas son intervention d’un très bon œil… S’engage une véritable course contre la montre pour Kucabara pour prouver l’innocence de son client et contrer les shinigami. Et si ces derniers avaient leur part de responsabilité dans ces soi-disant crimes commis par les humains ? Les enfers que connait Kucabara ont-ils changé durant son exil ?

Le premier tome nous présente le héros et son serviteur à travers différents « procès » qu’ils vont devoir mener. Si la version Kucabara privé de ses pouvoirs a un petit côté attachant, sa version démoniaque roxx des patates ! L’intrigue est très bien menée, et un scénario complexe semble se dessiner dès la fin du volume deux, qui promet encore bien des surprises. Un autre point fort de la série est la diversité des cas de procès et des personnages présentés pour le moment, sans tomber dans l’overdose de nouveaux arrivants comme l’a fait Tite Kubo avec Bleach. Evidemment c’est difficile de comparer une série de plus de cinquante tomes à une autre de taille beaucoup plus modeste… surtout que Defense Devil ne comptera en tout que dix volumes ! Encore un point positif qui achève de me convaincre pour ma part. Enfin il faudra attendre la suite de la série pour découvrir si elle ne part pas en vrille.

Defense Devil est un manhwa dont deux auteurs se partagent la paternité : Kyung-Il Yang au dessin, et In-Wan Youn au scénario. En France, ce sont les éditions Pika qui ont hérité des droits. Elles ont publié à ce jour deux des dix tomes au prix de 7 euros 05 le livre. Le tome trois est prévu pour le 5 décembre prochain.










Resha Heart

lundi 26 novembre 2012

Taranta ranta





S’il y a bien un domaine dans lequel les mangaka n’excellent pas, ce sont bien les fins ! La preuve m’a été donnée encore hier alors que je lisais un petit shôjo sans prétention, et qu’arrivée à la fin du deux, je n’ai pas compris que c’était LA FIN. Vous l’aurez compris, la critique d’aujourd’hui ne sera pas spécialement positive. C’est l’heure de passer Taranta Ranta, le manga de Yoko Maki, au peigne fin !

Hikaru fait son entrée au lycée avec la ferme intention d’accéder au bonheur en suivant les règles de vie qu’elle s’est fixée. Accompagnée de son ami Masato, elle fait connaissance de son nouvel établissement… Et de Miki, un garçon dont elle s’éprend immédiatement. Il faut dire que Miki ressemble énormément au frère d’Hikaru, un garçon joyeux et gentil qui décéda malheureusement deux ans plus tôt dans un accident de voiture. Dans le même temps, la jeune fille fait la connaissance de Nene, une jolie jeune fille de sa classe qui veut bien devenir son amie. Mais rien ne se passe comme prévu : Miki n’est qu’un coureur et Nene a une attitude étrange. Hikaru trouve du réconfort auprès de Jun, l’ami de Miki, qui la prévient bien de ne pas faire confiance au garçon volage.

Le résumé n’ira pas plus loin, et pour cause : ce manga n’a AUCUN intérêt. Les personnages sont tellement clichés que cela donne envie d’hurler, l’héroïne est une petite niaise sans véritable caractère (malgré les tentatives de l’auteur pour la faire s’énerver de temps en temps) qui balance des stéréotypes sans honte et s’amourache du premier garçon qui lui sourit ! Sérieusement ! A peine comprend-elle que Miki est un connard (soi dit en passant : le lendemain) qu’elle tombe follement amoureuse de Jun (Le sage n’a-t-il pas dit « Apprends de tes erreurs petit scarabée » ?) Sans parler de son égocentrisme exacerbé ! Ses amis peuvent être eux-mêmes accablés de problèmes bien plus graves qu’elle ne les écoutera pas, préférant raconter sa petite vie sans intérêt jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus et finissent par se suicider. Non je rigole ils ne le font pas, mais ça aurait été une réaction tout à fait compréhensible.
Le seul qui trouve grâce à mes yeux est Masato, qui arrive à avoir un peu de substance au milieu de toute cette mélasse. Et encore…
La courte durée de vie de ce manga (deux tomes) explique peut-être que l’action se précipite en quelques jours à peine. Mais sérieusement, était-ce une tâche si insurmontable que de nous faire des ellipses, pour qu’on n’ait au moins pas l’impression qu’Hikaru n’est qu’une fille futile et sans intérêt ?
Niveau style, ce n’est pas moche, mais le dessin me fait penser à celui de l’auteur de FullMoon wo sagashite (qui LUI est un excellent manga shôjo). Mais si le style suffisait à faire une bonne histoire, Naruto serait mon shônen préféré (roh que je suis une méchante troll)

Si cette critique ne vous a pas dissuadé de lire ce manga, ma foi… Il est disponible en deux tomes aux éditions Panini manga. Mais si vraiment vous voulez un bon manga de Panini manga, tentez plutôt Tokyo esp ! J’en ferai une critique très probablement un de ces jours.










Resha Heart

dimanche 25 novembre 2012

Duds Hunt




Ce qu’il y a de magnifique avec la littérature, c’est que nombreux sont les auteurs qui tentent de nous faire partager un certain nombre de valeurs à travers leur histoire. Ils amènent une réflexion, s’interrogent sur les bienfaits de la société et ce qu’est la morale. Encensés par leurs contemporains, les plus chanceux se voient attribués d’un prix littéraire et on parle alors d’eux avec des étoiles dans les yeux, tout en prenant bien soin d’utiliser un vocabulaire obscur pour la plèbe qui n’est pas à même de comprendre leur génie. Ce sont ces mêmes enseignants issus du neuvième arrondissement de Paris (OBB je pense à toi) qui passent volontairement à côté d’œuvres bandes dessinées, occidentales ou orientales, qui ne sont pourtant pas les dernières à apporter un œil critique sur la société.
Prenons Death Note, par exemple. En le lisant, je me suis profondément interrogée sur « A-t-on tous les droits quand on en possède le pouvoir, et si on l’utilise pour châtier les vilains ? » La réponse est « non », car il est très facile de devenir le criminel dans l’histoire.

Et pourquoi cette introduction absolument inutile et quel rapport entre Death Note et une critique manga ? Et bien il s’agit d’une habile transition pour vous parler de ma dernière lecture, Duds Hunt the network survival game, de Tetsuya Tsutsui (l’auteur de Prophecy pour les connaisseurs). L’histoire commence alors qu’un jeune homme appelé Nakanishi se fait harceler violemment par son patron parce qu’il ne vend pas assez d’assurances-vie. On apprend que Nakanishi était il y a quelques années un jeune délinquant, qui a passé quelques années dans une maison de redressement. La raison, je ne vous la dévoile pas, il vous faudra lire pour comprendre.
Nakanishi est un concentré de haine envers ce patron qui l’emmerde, mais il se doit de rester calme s’il ne veut pas être renvoyé. Car qui engagerait un repris de justice aujourd’hui ? Or comme chacun le sait, on a tous besoin d’argent pour vivre. Le jeune homme semble coincé lorsqu’un de ses contacts internet lui parle d’un nouveau jeu, le Duds Hunt. Le principe est de récupérer les « pointeurs » que les participants portent sur eux, peu importe la méthode, afin de remporter 100 000 yens par prise (environ 750 euros). Nakanishi replonge dans la violence pour gagner cet argent et y prend un tel plaisir qu’on se demande au final ce qui le motive le plus : tabasser à mort les autres participants ou l’argent « facile » ?
L’histoire de Nakanishi est entrecoupée de flashbacks où on découvre l’histoire de Chihiro, une petite fille dont le père est à l’hôpital dans un état grave à cause de « méchants monsieurs » qui l’ont attaqué. Si vous vous demanderez dans un premier temps « Mais quel rapport ? », ne vous inquiétez pas, tout vous sera dévoilé à la fin.

Duds Hunt the network survival game est un one-shot (chouette on va pas se ruiner) qui, tout comme Détenu 042 ou Death Note, vous invite à réfléchir sur ce qui est vraiment pourri dans la société. L’auteur ne vous fait pas part de son opinion, mais laisse le soin au lecteur, en lui apportant tous les éléments de l’histoire, de choisir si la solution de fin est une bonne chose ou non. Et il vous sera difficile d’avoir un avis tranché.

Ce que j’aime dans ce manga (outre le fait qu’il soit un one-shot et qu’il invite à la réflexion) c’est bien le trait du dessinateur, qui vous happera et vous fera frissonner au fil des pages. Bien sûr certains diront que le sujet semble bateau et que ça a l’air d’être la nouvelle mode de reprendre les thèmes de Battle royal ou de la frontière entre bien et mal (citons Suicide Island, Judge, Walz ou encore Hunger Games du côté des romans cette fois…) mais avouons que cela reste plus profond que ces histoires d’amour entre vampires adolescents ou entre une adolescente pré pubère et son majordome !

Duds Hunt the network survival game est un one-shot seinen de Tetsuya Tsutsui, disponible aux éditions Ki-oon depuis le 1er septembre 2004 au prix de 7 euros 65.










Resha Heart

jeudi 1 novembre 2012

Séries à suivre

Comme tout le monde le sait, le problème des manga, c'est qu'il s'agit très souvent de séries longues et que malheureusement, les prix augmentent ! Alors quelles sont les séries que j'ai déjà abordé et qui vaillent la peine, selon moi, d'être continuées ? Je vais m'amuser à reprendre les articles et tout passer en revue.





Sawako : Oui, si vous aimez les bons shôjo. Un de temps en temps permet d'entretenir l'histoire sans vous fatiguer.




Beelzebub : Encore une fois, un des meilleurs titres shônen, et cela ne se dément pas avec la suite ! Je suis allée très loin dans la lecture et j'ai beaucoup ri. J'ai notamment apprécié le fait que l'auteur reste attaché aux personnages du début et ne s'embrouille pas quand il en fait intervenir plus de cinq dans le même arc. En ce qui concerne les arcs, ils ne sont pas longs (encore un bon point) et il n'hésite pas à ellipser les phases fastidieuses d'entrainement ! Pour Beelzebub, vous l'avez compris, c'est un gros oui.




Princess Jellyfish : le manga a des longueurs, ce qui frustrera les impatients. Les personnages fatiguent à ne pas vouloir évoluer, ou à régresser même carrément. Après l'histoire reste originale, donc est-ce que l'auteur va enfin reprendre les choses en main ? A voir !








Lily la menteuse : Ce manga part en random total, mais la différence avec beaucoup, c'est que c'est voulu donc drôle. Néanmoins cela aurait tendance à fatiguer celui qui essaye de lire 5 tomes d'un coup. Je conseille donc de l'acheter tranquillement lors de sa sortie ou un par un, histoire que la magie reste !





Blood lad : J'ai été déçue du tome 2. On sent un manque de dynamisme et l'auteur essaye déjà de nous embrouiller. A voir si il se rattrapera mais c'est vrai que pour l'instant, moi, ça ne me donne pas envie de lire la suite.








Iris Zero : Jusqu'où j'en ai lu (la sortie des derniers scans, il y a deux mois), le manga était toujours aussi intéressant. Les personnages se dévoilent, l'intrigue s'ancre sans aucun souci. Un de mes gros coups de coeur avec Beelzebub.







Princesse Kilala : Rooh c'est toujours mignon, et puis le scénario vous surprendra quelque peu ! Après j'avoue que le rythme cette fois-ci un peu trop rapide aura de quoi surprendre, mais cela nous promet au moins une série qui ne fera pas 40 tomes ! Donc oui, mais encore une fois, public féminin ou enfant. Surtout enfant.








Silver Diamond : Oui oui et oui ! Il reste pour moi le seul shônen ai valable de toute la production arrivée en France, et a le MERITE de ne pas être gore, d'avoir une histoire et de véritables personnages attachants. Vous pouvez normalement vous y risquer sans problème !



Voila, je referai ce genre d'article quand j'aurais un peu plus de contenu. Et je m'excuse de la longue période sans article, due à des raisons personnelles. Bonne lecture à tous !

Resha Heart

samedi 30 juin 2012

Silver Diamond



Je vais aujourd'hui vous parler d'un de mes plus gros coups de cœur, un manga qui va vous prouver que je n'ai rien contre le shonen aï intelligent. Il ne s'agit pas d'une nouveauté, ni sans doute du plus grand manga du monde (Sur le podium pour l'instant, One Piece). Mais en lisant, vous passerez sans aucun doute un agréable moment (et vous rirez souvent).

L'histoire de Silver Diamond commence lorsque Chigusa, beau brun qui porte admirablement bien les manteaux longs, échoue dans sa tentative d'abattre un jeune homme. Il est expédié dans un vortex qui le propulse dans un autre monde.
Nous voici à présent sur Terre, où l'on découvre le jeune Rakan Sawa, un lycéen plutôt mignon qui se promène toujours les bras chargés de fleurs. Il vit seul dans une maison avec un jardin luxuriant et a la grande surprise de retrouver parmi les plantes le fameux Chigusa... Qui tente de l'abattre à l'aide d'un fusil fait en bois. Surpris, Rakan va toucher l'arme qui va se transformer en arbre. Pour Chigusa, tout est clair : il vient de tomber sur un Sanome, un être capable de faire pousser les plantes et donc capable de sauver son monde qui se meurt à cause des ayame, créatures noirs qui dessèchent les végétaux. Que ce Sanome soit d'ailleurs la copie conforme du prince qu'il tentait d'abattre n'a plus d'importance, l'homme se concentre sur sa mission – et il ne semble n'avoir que ça en tête – Protéger le jeune garçon qui a manqué être la cible d'un ayame.
Si l'histoire s'arrêtait là, ce ne serait pas drôle. Voila qu'arrive dans le jardin de Rakan un nouveau venu de cet autre monde, Narushige, un beau jeune homme androgyne. Commence alors une drôle de cohabitation, où Rakan en apprend plus sur ce monde qui bannit des enfants à chiffres et qui a décidé que Chigusa n'était rien d'autre qu'un monstre. C'est bien ce qui va finir par énerver le lycéen, à la grande surprise des habitants de l'autre monde. Chigusa se surprend même à éprouver une affection particulière pour le jeune homme, lui qui ne ressentait plus rien à cause d'une grave amnésie.

Silver Diamond est un manga qui mêle l'humour à des sujets plus sérieux, comme le racisme, l'intolérance, le destin tragique d'enfants dont le seul crime est d'être né. Il nous présente un monde comme nous risquons d'en avoir un jour, dépourvu de végétation, le soleil masqué en permanence par de gros nuages noirs. Guidés par Rakan, qui possède un grand sens de la justice et veut leur prouver à tous que personne n'a le droit de déclarer qu'une personne est inutile, tous les personnages vont se lancer dans une quête effrénée pour sauver leur monde mourant. Mais ce qui nous intéresse également dans cette histoire, ce sont les relations entre Chigusa et Rakan. Loin des clichés habituels des yaoi, on retrouve ici un personnage plutôt frêle, Rakan, qui apprend au grand ténébreux l'importance des sentiments, du respect de soi, et qui n'hésite pas à le rabrouer quand il le mérite. Chigusa est particulièrement attaché au jeune homme mais ne joue pas le rôle du seme, mais bien celui du uke ! Rakan est SON prince et il tente de le séduire comme il peut, même si ses plans sont bien souvent contrecarrés par Narushige.

On accroche particulièrement bien au trait de l'auteur, et on passe outre sans problème les petits défauts d'anatomie. Le scénario (CAR IL Y EN A UN!) est véritablement travaillé, et chaque tome ou presque est agrémentée de plusieurs scènes qui vous feront bien rire. On peut regretter que certains passages de l'histoire trainent en longueur, mais en réalité ce défaut est imperceptible lorsque vous lisez plusieurs tomes d'un coup. Une mention spéciale au tome 17, qui a su m'arracher quelques larmes et m'a conforté dans l'idée que si vous ne deviez avoir qu'un seul shônen aï dans votre bibliothèque, ce serait celui là.

Silver Diamond est un manga de Sugiura Shiho, terminé apparemment en 26 ou 27 volumes au Japon. Nous en sommes au tome 17 en publication française et aucune date n'a été annoncé sur les sites que j'ai visité pour le 18. Mais s'il ne paraît pas, ça va gueuler !










Resha Heart

lundi 25 juin 2012

Pourquoi le manga a-t-il sa place en librairie et dans nos bibliothèques?


ça va trop être mon image des coups de gueule ça


« Tu vas acheter de vrais livres pour une fois ? »
Cette phrase, nombreux amateurs de bandes dessinées franco-belge, comics et manga l'ont entendu au moins une fois dans leur vie. Prononcée par un parent intentionné mais néanmoins un peu inculte, qui n'a jamais su se sortir de la tête ce que ses professeurs de français lui déclamaient sans cesse (« BalzacHugoZolaFlaubert aaah les classiques ! »), combien ont eu envie suite à ça de hurler que si, le manga EST un vrai livre ?
Quelles sont les arguments desservis à l'encontre du manga, encore aujourd'hui ? Amusons-nous à les énumérer et à les démonter sauvagement à coup de belles phrases qui auraient fait rougir Emile Zola ou autre écrivain naturaliste.


      1.     "Le manga, c'est violent"
Cette image vient, comme tout le monde le sait, de la diffusion polémique de la série Ken le survivant dans une émission pour enfants, alors qu'il s'agit sans nul doute d'un seinen. Mais doit-on condamner un genre pour une maladresse commise par des incompétents qui font diffuser un dessin animé sans même le regarder ? Les gens qui continuent à nous abrutir avec cette affirmation n'ont jamais lu un Princesse Kilala, un Card captor Sakura ou encore un Doraemon.


     2.     "Le manga, c'est vulgaire"
A comprendre « OHMYGAUD DES SEINS DES FESSES DES GENS DENUDES !! ». Oui alors encore une fois, cela touche certaines catégories de manga, et pas le manga en général. On considérait Zola pervers de son temps, après tout.
Alors oui, il existe des manga politiquement incorrects, et des auteurs qui dépassent les limites (Je pense facilement à beaucoup d'auteurs de yaoi et Mayu Shinjo), qui font des histoires dénuées de toute morale. Et quand moi je dis ça, comprendre que le viol y est sublimé et que des générations d'ados s'imaginent qu'un ténébreux yakuza, c'est trop cool et c'est trop le bon parti, surtout s'il vous force à coucher avec lui. Mais il existe de l'autre côté des manga bien déjantées comme Beelzebub et One Piece, des manga qui amènent une véritable réflexion comme Death note et Détenu 042, des manga avec de jolies histoires d'amour comme Sawako et Fruits basket. Bref, y en a pour tous les goûts !


     3.     "Le manga, c'est pour les enfants"
Bah il faudrait savoir les gens. C'est violent, vulgaire et pour les enfants ? La contradiction soulevée par cette affirmation montre bien l'ignorance de ceux qui la prononce. C'est comme affirmer que la littérature n'est que pour les adultes ! Nous avons la chance d'avoir un genre de bande dessinée découpé en différentes catégories, qui couvrent un lectorat qui va de la petite enfance aux adultes, profitons-en nom de nom !
Et puis rien que pour faire mentir les gens qui me balanceraient Chi une vie de chat à la figure (manga que j'adore, je tiens à le signaler), si nos éditeurs français en ont fait un manga pour enfants, il est catégorisé en seinen chez nos amis nippon (pourquoi, ça...)


4.     De toute façon tous les manga se ressemblent/tous les personnages de ton manga se ressemblent.
Réunissons ces deux critiques et analysons-les ensemble, de façon calme et posée.
UN : Il est IMPOSSIBLE d’avoir un style complètement dénué de toute ressemblance avec le style d’un autre dessinateur. A moins de se lancer dans l’expérimentation la plus totale, et encore ! On vous accuserait de copier sur Picasso.
DEUX : le travail de mangaka, c’est pas de la tarte. C’est très peu d’heures de sommeil et beaucoup de temps passés à dessiner en atelier avec des assistants, et une pression constante à cause des éditeurs et des deadlines. Chaque mangaka a donc son truc pour dessiner rapidement et oui, certains malheureusement font des personnages identiques (Je pense notamment à Gals… Et puis un petit peu à Naruto. Faut arrêter, tout le monde savait que l’Hokage qu’est mort, c’était son père). Et à côté, on a One Piece, Fairy Tail, Sawako et bien d’autres, où les auteurs se cassent la tête pour faire des personnages bien dissociés les uns des autres. Les seuls imbéciles qui viendront m’asséner que tous les persos de One Piece se ressemblent  n’ont tout simplement jamais ouvert un tome.


     5.     De toute façon, ça n'apporte rien, un manga
Faux. Comme beaucoup d’histoires, films, romans, pièces de théâtre, je vous rappelle que nombreux manga se basent sur des scénarios et portent un message de la part de l’auteur. Une œuvre ne saurait être créée sans volonté de partage et sans réflexion (Même derrière Twilight y a du avoir un minimum de réflexion, même si le rendu final me fera toujours hurler de rire. On n'a jamais dit que tout ce qui paraissait était bon aussi). Encore une fois, je vous défie de lire Death note sans être interpellé par l’antagonisme « avoir le pouvoir »/« avoir le droit de s’en servir comme bon nous semble ». Et One piece ne présente-t-il pas des personnages prêts à tout pour leurs amis, et surtout prêts à se rebeller contre une justice qui n’en est pas une ? Peut-on rester de marbre face à la volonté de Tohru de se battre envers et contre tous pour sauver les gens qu’elle aime, allant jusqu’à affronter la volonté d’un supposé dieu ?
Il faut garder en tête également que la psychologie des personnages est énormément travaillée. On n’est pas devant une bande dessinée franco belge qui va s’attarder sur les décors, ni sur un roman français qui explore les relations entre les personnages. Cela donne une profondeur au manga que l’on ne retrouve pas forcément dans les autres genres littéraires, et qui en fait en quelque sorte sa spécificité.

Encore une fois, nous avons la chance d’avoir à notre disposition un genre aussi riche que varié, pourquoi chercher à le discréditer ? Comme la bande dessinée, comme tout type de littérature, chacun peut y trouver son bonheur. Après, il existe des gens qui essayeront d’en lire et n’adhèreront pas au dessin en noir et blanc, au découpage, à la dynamique. Peu importe, tous les goûts sont dans la nature. Cela ne veut pas dire que le manga est un mauvais genre (déclaration qui en soit ne veut rien dire, notez).

Dans une prochaine partie, nous hurlerons sur les copieurs et les professeurs de bande dessinée dont l’insulte favorite est « T’as un style manga ».

mardi 19 juin 2012

Princesse Kilala

 
Attention attention, l'ouvrage dont nous allons parler aujourd'hui est un PUR shôjo. Si vous êtes un grand fan de shônen et seinen, et que vous avez les rêves de princesse en horreur, passez votre chemin. Au contraire, si vous êtes une (ou un?) grande fan des films Disney comme La petite sirène, Aladdin ou la Belle et la Bête, ça pourrait vous intéresser.

Qui ne connait pas le fameux jeu Kingdom Hearts, qui a su mêler astucieusement deux univers que tout semblait opposer, Final Fantasy et Disney ? Princesse Kilala semble partir de la même idée, sauf que le public ciblé est essentiellement féminin. On rencontre dans le tome un Kilala, une jeune fille qui rêve de devenir une princesse. D'un caractère enjoué, droite et fière, un peu casse-cou, elle se fait souvent réprimander par les professeurs. Heureusement qu'elle peut compter sur son animal de compagnie et sa meilleure amie, jeune fille douce qui sera sans doute élue princesse de l'école. Mais voilà qu'un jour, Kilala tombe sur un jeune garçon endormi dans l'herbe. Qu'est-ce qui la pousse à imiter le prince charmant d'Aurore pour tenter de le réveiller d'un baiser ? Peut-être parce qu'il est bien mignon cet inconnu.
On suivra par la suite la quête de ce jeune homme, Rei, à la recherche de la princesse qui pourra sauver son royaume. Il est aidé de Kilala qui s'imagine tout d'abord que cette fille pourrait être son amie. Ils passeront une porte qui les mènera au royaume de Blanche-neige, la première de leur rencontre avec les six princesses de Disney.

Scénario prévisible, dessins bien shôjo avec les grands yeux de Kilala et la bestiole trop mignonne, un jeune héros qui plairait à bien des filles, voilà comment résumer Princesse Kilala. Mais heureusement, tout n'y est pas niais et rose, bien au contraire. Le spectre de la guerre plane sur le pays de Rei, et des gens bien mal intentionnés tentent par tous les moyens de lui dérober sa précieuse couronne, celle qui désignera la princesse qui pourrait les sauver.
On lit Princesse Kilala par nostalgie des vieux Disney, parce qu'on aime le mignon et qu'on aime également quand l'héroïne n'est pas qu'une niaise qui se charge du ménage (non, ne te sens pas visée, Blanche-neige, on t'a déjà tiré dessus à ce stade). Rien de très profond dans cette histoire, juste les plus grandes convictions retranscrites en images, comme dans un conte. En somme, un livre qui se lit quand on est de bonne humeur et quand on a envie de passer un bon moment (Et surtout quand on a pleuré devant la Belle et la Bête).

Princesse Kilala est une série de deux auteurs : Kodaka Nao au dessin et Tanaka Rika au scénario. En cinq tomes achevés au Japon, deux tomes sont déjà parus en France aux éditions Pika. Le troisième tome est prévu pour le 22 août, au prix de 7 euros 05.

PS : Ah oui, la couverture est bieeen plus niaise que le contenu, ne vous arrêtez donc pas à ce détail !









Resha Heart

mardi 12 juin 2012

Iris Zero



On se perd parfois dans les classifications éditeurs. Le manga que je vais vous présenter aujourd’hui est catégorisé comme un seinen, alors que j’ai personnellement du mal à le considérer comme tel après avoir lu Hellsing ou Pluto. Mais bref. Aujourd’hui, nous allons parler de Iris Zero.

Dans le futur, tous les enfants ou presque naissent avec un pouvoir lié à leur iris : savoir quand les gens mentent, voir la bonne personne qui pourra les aider, voir les gens qui sont heureux ou malheureux, etc… Mais il existe des exceptions, et ces exceptions sont appelés les Iris Zero. Méprisés de leurs camarades, ils cachent leur « infirmité » et tentent de passer inaperçus coûte que coûte.
Tôru est un de ces fameux Iris Zero, qui a vécu une scolarité plutôt difficile lorsqu’une de ses camarades a révélé son handicap à l'école primaire. Depuis le lycée, les choses se sont plutôt calmées car il respecte un principe d’ « exposition minimale ». Son ami Hijiri est un des seuls à connaître son secret. Il cache d’ailleurs son absence d’iris par un formidable pouvoir de déduction, qui l’amène souvent à deviner les talents des autres.
Mais voila, toute sa stratégie est mise en l’air par une jeune fille, Koyuki, qui lui déclare qu’il est celui qui peut l’aider à trouver le prochain président du conseil des élèves. Le problème, c’est que Koyuki est l’idole du lycée et attire donc tous les regards sur elle. Si Tôru semble réticent à l'idée de s'exposer, il finit quand même par aider la jeune fille et sera amené à régler d'autres problèmes par la suite.

Le thème traité dans Iris Zero est celui de la tolérance, ainsi que de l'absurdité d'un jugement basé sur un don ou une absence de don. On apprend par exemple que les pouvoirs liés à l'iris sont apparus très récemment dans la population, et les enfants ayant ce pouvoir dans la génération précédente se gardaient bien de le dire pour ne pas se retrouver spolier. De même, malgré ce don, peu sont ceux qui avouent quelle est la nature exacte de leur pouvoir, ce qu'ils peuvent « voir ». Ils n'iront pas néanmoins jusqu'à prétendre qu'ils sont des Iris Zero car ce serait sans aucun doute la honte ultime. Face à tous ces paradoxes, on retrouve tout simplement le schéma type qui anime la société, avec ses systèmes de « castes » basées sur des critères absurdes. L'enfant est le premier à en pâtir et cela peut le marquer à vie, tout comme Tôru.
Au delà de ces profondes réflexions, on voit se profiler quelques histoires d'amour, une profonde amitié entre Hijiri et Tôru, finalement des thèmes bien ancrés dans les shôjo manga. Alors peut-on réellement parler de seinen ? A voir avec les prochains tomes. En tout cas, un très bon titre, aux très bons graphismes et aux personnages intéressants. A lire absolument.

Iris Zero est une série créée par deux auteurs, avec au scénario Piro Shiki et au dessin Hotaru Takana. Encore en cours au Japon où elle comporte 5 tomes, 2 tomes sont sortis en France aux éditions Doki Doki, le tome 3 étant prévu pour le 4 juillet. Pour l'instant, le prix des tomes est de 7 euros 50, ce qui n'est pas non plus une somme négligeable. 











 Resha Heart 

dimanche 10 juin 2012

Yaoi, oui, mais !

"Ça c'est pour avoir brisé mes illusions de jeune fille innocente sur ce qu'est une belle histoire d'amour !"
Dessin by Mary

S’il y a bien une chose que je ne supporte pas dans la production éditoriale actuelle (outre Mayu Shinjo, mais ça, c’est une autre histoire… Quoi que c’est sans doute pour des raisons similaires…) c’est bien le yaoi. Adieu, histoires intéressantes avec scénarios construits et personnages ayant du caractère, bonjour syndrome de Stockholm en puissance. Mais pour ne pas me lancer dans un pamphlet rageur et tout à fait mérité, je vais énumérer mes raisons de détester les yaoi actuels (prenez bien en compte que tous ne sont pas à jeter)

1.      Non, mesdames, le « uke » n’est pas forcément un jeune éphèbe rougissant et le « seme » un vil dominateur aux cheveux sombres et d’allure ténébreux. Ces couples étranges ne sont pas sans nous rappeler les couples hétéros, avec la jeune femme faible et fragile et le tas de muscle ou le géant qui lui servira de mec (Merci, Lovely complex, de prouver qu’il existe des couples avec la femme plus grande que l’homme). Alors oui, il y a sans doute une certaine esthétique que je ne comprends pas, mais non, ce n’est absolument pas réaliste.

2.      Quasi toutes les histoires yaoi sont prétextes à des scènes de cul. Et encore, peut-on vraiment parler d’histoire ! Trouvez-moi de vrais yaoi avec un scénario véritable et j’applaudirais des deux mains. Enfin je suis mauvaise langue, j'en connais quelques uns, perdus dans l'océan de niaiseries qu'on nous propose chaque année. Mais en majorité, on l'a tous compris, le but c'est de les voir coucher ensemble. Et sérieusement, quand on lit ce genre de choses, peut-on vraiment parler de réalisme ?

3.       Sans doute ce que je supporte le moins au monde : le viol. Il accompagne tout type d'histoire, autant celle de l'éphèbe et du ténébreux que celle du "Je suis persuadé que je suis un homme très hétéro" et du "Attends moi je suis gay et je vais violemment te faire changer d'avis". Lorsqu'il survient, on a souvent deux types de "structures" : soit il s'agit de la première fois du pauvre gars (15 ans de psychothérapie) et c'est tout simplement une idée abominable et qui n'a rien de romantique ; soit il s'agit d'un couple déjà bien établi et un des deux pète un câble et viole sauvagement son compagnon (et sincèrement, c'est tout aussi atroce). Et c'est là qu'on en vient à se demander "MAIS QUI EST ASSEZ DÉTRAQUÉ POUR TROUVER ÇA MIGNON !". Et biiin pas mal de fans yaoistes, en réalité. Mais pitié, ouvrez les yeux, chères lectrices ! (oui en majorité quand même, on a à faire à des femmes). C'est tout simplement inhumain ! C'est impardonnable ! Comment voulez-vous envisager une relation amoureuse sur une base aussi malsaine ! Vous imaginez après, dans quelques années, ces personnages évoquer leurs souvenirs « heureux » ? "Tu te souviens de notre première fois ? " "Jpréfère pas non. Connard ! Jte quitte ! "

4.      Après le viol, l'amour fou. Ou plutôt notre fameux syndrome de Stockholm. Car je vous en prie, n'allez pas me faire croire que le gars, qui a sans doute éprouvé une douleur atroce et qui, si il a éprouvé du plaisir, n'en a eu que parce que c'est une réaction mécanique du corps, va tomber fou amoureux de la brute sans cœur qui en a autant à foutre de lui que de sa première paire de chaussettes (à l'évidence, c'était pas des chaussettes Mickey). Non ça marche pas comme ça dans la vraie vie, encore une fois.

On pourrait continuer la liste, mais faisons plutôt une liste de manga à placer sur cette liste noire d'histoires yaoi à vomir.

1. Viewfinder (mon dieu que je hais cette série)
2 . The tyrant who falls in love (ouais c'est ça, Stockholm. Et c'est pas parce que le gars avant était homophobe qu'il méritait de se faire violer dans tous les coins)
3. Zhe (y a du bon, parfois, dans ce manga. Et puis toute ma foi s'est envolée à partir de quelques tomes. A jeter, comme tous les autres)
4. No money ("Je t'aime, tu te souviens pas de moi, je te mets une dette de plusieurs millions et j'te viole jusqu'à ce que tu te souviennes/me rembourses" ==> va suivre une thérapie, mec)
5. Tous les autres manga dans le genre, qui sont encore bien trop nombreux.

Mais pour bien vous montrer que je ne suis pas une ennemie des manga yaoi, je vous conseille
1. Après l'orage
2. Yellow
3. Do you know my detective ?
Et un ptit shônen ai que j'apprécie particulièrement : Silver Diamond.

vendredi 1 juin 2012

Blood lad



Vu qu’on a parlé de shôjô, il serait temps d’évoquer un seinen maintenant. Et quoi de mieux qu’une bonne histoire de vampire et de démons infernaux pour bien finir la semaine ? 

Oubliez tout de suite le mythe du vampire draculien ou le séducteur du dimanche aux allures de boule à facette disco (je n’ai jamais aimé Twilight, voila comme ça c’est dit) et bienvenue dans l’univers de Blood lad . Les enfers sont séparés en quartiers, chacun dirigé par un boss. Staz est l’un de ces boss, malgré son allure d’adolescent effronté. Mais il se fiche complètement du pouvoir, des combats pour la domination ou encore de chasser comme tout bon vampire qui se respecte. Son rêve à lui, c’est d’aller sur Terre pour assouvir sa passion d’otaku accompli. Il a une attirance toute particulière pour la culture nippone, les manga, les jeux vidéos et tutti quanti. Alors lorsqu’une jeune lycéenne japonaise arrive par accident dans son quartier, il s’empresse de l’amener chez lui. Malheureusement, Fuyumi se fait tuer et la voila devenue fantôme. Le but de Staz est alors de trouver un moyen de la ressusciter, car il a une irrépressible envie de sucer le sang de la lycéenne.

On aime ce genre de seinen pour leurs graphismes et les combats qui animent le récit. On aime aussi les héros un peu cons, et soyons honnêtes, il est un peu con le Staz. Cela ne l’empêche pas d’être un dieu de la baston, bien sûr. Quant à Fuyumi, on ne peut que la plaindre de son destin peu enviable, et d’avoir rencontré un garçon aussi égoïste, qui cache bien son envie de lui sucer le sang. Malheureusement il est le seul qui pourrait peut-être la ressusciter, alors elle est bien obligée de le suivre. Quant à savoir ce qui les attend vraiment, qui peut le dire ? Une série à suivre après un premier tome bien prometteur, mais pas à mettre entre toutes les mains : sensualité et violence à venir ?

Blood lad est une série de Kodama Yûki de cinq tomes pour l’instant paru au Japon. En France, Kurokawa s’est chargé de l’éditer, d’où son prix de 7 euros 65. Il vaudrait mieux attendre de savoir si la série vaut vraiment le coup dans ce cas là. Le second tome est prévu pour août.












Resha Heart

Lily la menteuse



Sur ce blog, j’aime parler de séries pas vraiment actuelles, en arrêt de commercialisation ou bien dont le premier tome est paru il y a quelques années parfois. Cela me permet d’avoir une certaine lisibilité sur les titres et de conseiller ce qui m’a vraiment plu. Mais pour autant, les éditeurs ne cessent de publier de nouveaux titres chaque mois ou presque. Et aujourd’hui, je vais vous parler d’une nouveauté.

Lily la menteuse est un nouveau shôjô bien sympathique, qui se concentre autour d’une histoire d’amour entre lycéens. La jeune fille, Hinata, 15 ans, reçoit sa première déclaration d’amour. Coup de bol, En, le prétendant, est vraiment très beau. Mauvaise nouvelle, il passe son temps à se travestir en fille et est alors bien plus « belle » qu’elle. Mais malgré tout, il aime sincèrement Hinata, ce qui va pousser la jeune fille à ne pas abandonner.

Un shôjô, c’est toujours un peu cliché, il faut bien le reconnaître. Mais la grande force de « Lily la menteuse », c’est l’humour frais et le rythme entraînant de l’histoire. Les personnages ont une véritable personnalité, autant En qui ne supporte pas de se voir en homme mais qui cherche par tous les moyens à plaire, et Hinata qui s’accroche coûte que coûte et ne réclame pas non plus sans cesse qu’En change sa nature pour elle. On s’attache également aux personnages secondaires, amis de l’un et de l’autre, qui les soutiennent et provoquent quelques situations loufoques. Un premier tome intéressant donc, autant au niveau du récit qu’au niveau des dessins. D’ailleurs, un conseil, ne vous fiez pas au dessin de la couverture qui, accompagné du titre, ferait passer le personnage pour une véritable peste. Ma seule interrogation d’ailleurs à ce propos : pourquoi Lily la menteuse ?

 Lily la menteuse est une série de Komura Ayumi qui paraît aux éditions Delcourt. 7 tomes sont parus au Japon pour l’instant et le deuxième tome est prévu pour juillet en France. Le prix du tome 1 est de 6 euros 99












 Resha Heart