3- Internet
et ce grand site en ligne qu’on connait tous : Amazon.
Si vous ne le saviez pas encore, dans l’avenir, Amazon
sera un grand danger pour toute librairie et grande surface culturelle. En fait
il l’est déjà. Faisant fi des lois françaises, le site semble vous proposer le
plus large choix possible d’ouvrages, au même prix que partout en France (je
tiens à vous le rappeler encore une fois, le prix UNIQUE du livre), avec en
outre la livraison gratuite pour n’importe quel livre. Sachez déjà que
normalement, le site se met en illégalité avec la loi en proposant ça. De plus,
si cela vous semble séduisant dit comme ça, il faut savoir que le choix proposé
par Amazon n’est dû qu’à la concurrence. En effet, pour contrecarrer les
librairies qui proposent de nombreux ouvrages différents, la FNAC et Amazon s’alignent.
Que se passera-t-il lorsque les libraires auront disparu ? Alors vous n’aurez
plus le droit qu’aux shôjo Soleil et à Naruto (Noon mon dieuuu tout mais pas
çaaaa !). Pour les lecteurs de romans qui passeraient dans le coin, vous n’aurez
d’ailleurs plus droit qu’à du Marc Levy et du Guillaume Musso. Je sais, ça fait
mal.
Sur le reste de la toile, heureusement, se trouvent des
sites libraires qui vous proposent de faire votre choix en ligne. Les sites
sont également la vitrine de boutiques physiques, pourvues de libraires
compétents et qui n’hésitent normalement pas à répondre à vos mails si vous
leur demandez un conseil via ce média (attention à ne pas abuser, leur demander
conseil pour acheter sur Amazon c’est vraiment dégueulasse). Et même si
certains ne proposent pas la commande en ligne, vous pouvez toujours les
contacter savoir s’ils ont tel ou tel ouvrage et ils feront leur possible pour
l’envoyer dans les meilleurs délais.
Alors oui, la question du frais de port se pose. Encore
une fois, le jour où Amazon sera seul sur le marché, ne pensez-vous pas qu’il n’hésitera
plus à vous faire payer ? Derrière un service payant se cachent la
qualité, le conseil, l’humanité. Derrière la gratuité, vous n’avez rien.
Vous l’aurez remarqué, je me positionne clairement en
faveur des boutiques physiques. Mais sincèrement, allez voir un jour un
libraire pour lui demander conseil, et vous serez épaté par ses connaissances
sur le sujet et la passion qui l’anime. L’échange que vous aurez avec lui sera
aussi passionnant qu’enrichissant. Ce genre d’interactions n’existe pas sur
Amazon et n’existera bientôt plus nulle part si on ne fait pas attention. On
peut bien sûr regarder des avis sur le net (et c’est ce que vous faites si vous
passez par ce blog après tout), mais n’oublions pas qu’il y a de tout et pas
que du bon. Par exemple, si vous allez sur l’article de Chibi Devi ! sur MangaNews, les lecteurs lui ont mis une note
de 20/20. Si vous suivez cet avis aveuglément, vous qui êtes fan de Fruits Basket, Dengeki Daisy, Love so life
ou Lily la menteuse, vous achèterez
peut-être un manga qui ne correspond pas du tout à vos goûts et vous aurez
dépensé 6 euro 99 pour rien (surtout si vous l’avez pris sur le net, donc que
vous n’avez pas pu le feuilleter pour vous faire votre propre avis). En effet,
qui vous dit que la personne qui a si généreusement noté ce shôjo n’est pas une
adolescente de 13 ans qui en est à son premier manga (donc à savoir le public
ciblé par cette histoire ?)
Je tiens finalement à préciser que je suis libraire
moi-même, et si je fais cet article, ce n’est pas pour prêcher pour ma
paroisse. Si je n’étais qu’une vile commerçante, alors Baroque Knights serait le chef d’œuvre du siècle, Twilight le plus grand roman de tous les
temps et tous les enfants repartiraient avec Viewfinder (que je le hais) et Waltz
(très bon manga hein, mais certainement pas pour les enfants !) Je vous
demanderai de venir dans ma librairie et je vous vendrai tout et n’importe
quoi. Alors pourquoi cet article ? Parce que j’aime le manga, j’aime avoir
ce choix que nous proposent les éditeurs, j’aime conseiller au mieux mes amis,
j’aime discuter avec ceux qui voient d’un mauvais œil la BD nippone et leur
faire changer d’avis, sans violence, sans haine, juste en expliquant calmement
ce qu’est la réalité. Et puis je n’aime pas l’hypocrisie : si un manga m’a
déplu, je ne le conseille pas, je ne le vends pas en général et je le critique
même via ce blog. Car avant d’être libraire, sachez-le, je suis avant tout une
fan.
Et je m’excuse de la longueur de cet article que j’ai d’ailleurs
été obligé de scinder en deux ! Si vous êtes arrivés jusqu'au bout, je vous félicite. Attention interro la semaine prochaine !
Resha Heart
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