dimanche 29 septembre 2013

Le scantrad et les lieux de ventes partie deux




3-      Internet et ce grand site en ligne qu’on connait tous : Amazon.

Si vous ne le saviez pas encore, dans l’avenir, Amazon sera un grand danger pour toute librairie et grande surface culturelle. En fait il l’est déjà. Faisant fi des lois françaises, le site semble vous proposer le plus large choix possible d’ouvrages, au même prix que partout en France (je tiens à vous le rappeler encore une fois, le prix UNIQUE du livre), avec en outre la livraison gratuite pour n’importe quel livre. Sachez déjà que normalement, le site se met en illégalité avec la loi en proposant ça. De plus, si cela vous semble séduisant dit comme ça, il faut savoir que le choix proposé par Amazon n’est dû qu’à la concurrence. En effet, pour contrecarrer les librairies qui proposent de nombreux ouvrages différents, la FNAC et Amazon s’alignent. Que se passera-t-il lorsque les libraires auront disparu ? Alors vous n’aurez plus le droit qu’aux shôjo Soleil et à Naruto (Noon mon dieuuu tout mais pas çaaaa !). Pour les lecteurs de romans qui passeraient dans le coin, vous n’aurez d’ailleurs plus droit qu’à du Marc Levy et du Guillaume Musso. Je sais, ça fait mal.
Sur le reste de la toile, heureusement, se trouvent des sites libraires qui vous proposent de faire votre choix en ligne. Les sites sont également la vitrine de boutiques physiques, pourvues de libraires compétents et qui n’hésitent normalement pas à répondre à vos mails si vous leur demandez un conseil via ce média (attention à ne pas abuser, leur demander conseil pour acheter sur Amazon c’est vraiment dégueulasse). Et même si certains ne proposent pas la commande en ligne, vous pouvez toujours les contacter savoir s’ils ont tel ou tel ouvrage et ils feront leur possible pour l’envoyer dans les meilleurs délais.
Alors oui, la question du frais de port se pose. Encore une fois, le jour où Amazon sera seul sur le marché, ne pensez-vous pas qu’il n’hésitera plus à vous faire payer ? Derrière un service payant se cachent la qualité, le conseil, l’humanité. Derrière la gratuité, vous n’avez rien.

Vous l’aurez remarqué, je me positionne clairement en faveur des boutiques physiques. Mais sincèrement, allez voir un jour un libraire pour lui demander conseil, et vous serez épaté par ses connaissances sur le sujet et la passion qui l’anime. L’échange que vous aurez avec lui sera aussi passionnant qu’enrichissant. Ce genre d’interactions n’existe pas sur Amazon et n’existera bientôt plus nulle part si on ne fait pas attention. On peut bien sûr regarder des avis sur le net (et c’est ce que vous faites si vous passez par ce blog après tout), mais n’oublions pas qu’il y a de tout et pas que du bon. Par exemple, si vous allez sur l’article de Chibi Devi ! sur MangaNews, les lecteurs lui ont mis une note de 20/20. Si vous suivez cet avis aveuglément, vous qui êtes fan de Fruits Basket, Dengeki Daisy, Love so life ou Lily la menteuse, vous achèterez peut-être un manga qui ne correspond pas du tout à vos goûts et vous aurez dépensé 6 euro 99 pour rien (surtout si vous l’avez pris sur le net, donc que vous n’avez pas pu le feuilleter pour vous faire votre propre avis). En effet, qui vous dit que la personne qui a si généreusement noté ce shôjo n’est pas une adolescente de 13 ans qui en est à son premier manga (donc à savoir le public ciblé par cette histoire ?)

Je tiens finalement à préciser que je suis libraire moi-même, et si je fais cet article, ce n’est pas pour prêcher pour ma paroisse. Si je n’étais qu’une vile commerçante, alors Baroque Knights serait le chef d’œuvre du siècle, Twilight le plus grand roman de tous les temps et tous les enfants repartiraient avec Viewfinder (que je le hais) et Waltz (très bon manga hein, mais certainement pas pour les enfants !) Je vous demanderai de venir dans ma librairie et je vous vendrai tout et n’importe quoi. Alors pourquoi cet article ? Parce que j’aime le manga, j’aime avoir ce choix que nous proposent les éditeurs, j’aime conseiller au mieux mes amis, j’aime discuter avec ceux qui voient d’un mauvais œil la BD nippone et leur faire changer d’avis, sans violence, sans haine, juste en expliquant calmement ce qu’est la réalité. Et puis je n’aime pas l’hypocrisie : si un manga m’a déplu, je ne le conseille pas, je ne le vends pas en général et je le critique même via ce blog. Car avant d’être libraire, sachez-le, je suis avant tout une fan.


Et je m’excuse de la longueur de cet article que j’ai d’ailleurs été obligé de scinder en deux ! Si vous êtes arrivés jusqu'au bout, je vous félicite. Attention interro la semaine prochaine !


Resha Heart

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