On se perd parfois dans les classifications
éditeurs. Le manga que je vais vous présenter aujourd’hui est
catégorisé comme un seinen, alors que j’ai personnellement du mal
à le considérer comme tel après avoir lu Hellsing ou Pluto.
Mais bref. Aujourd’hui, nous allons parler de Iris Zero.
Dans le futur, tous les enfants ou presque naissent
avec un pouvoir lié à leur iris : savoir quand les gens
mentent, voir la bonne personne qui pourra les aider, voir les gens
qui sont heureux ou malheureux, etc… Mais il existe des exceptions,
et ces exceptions sont appelés les Iris Zero. Méprisés de leurs
camarades, ils cachent leur « infirmité » et tentent de
passer inaperçus coûte que coûte.
Tôru est un de ces fameux Iris Zero, qui a vécu
une scolarité plutôt difficile lorsqu’une de ses camarades a
révélé son handicap à l'école primaire. Depuis le lycée, les
choses se sont plutôt calmées car il respecte un principe
d’ « exposition minimale ». Son ami Hijiri est un
des seuls à connaître son secret. Il cache d’ailleurs son absence
d’iris par un formidable pouvoir de déduction, qui l’amène
souvent à deviner les talents des autres.
Mais voila, toute sa stratégie est mise en l’air
par une jeune fille, Koyuki, qui lui déclare qu’il est celui qui
peut l’aider à trouver le prochain président du conseil des
élèves. Le problème, c’est que Koyuki est l’idole du lycée et
attire donc tous les regards sur elle. Si Tôru semble réticent à
l'idée de s'exposer, il finit quand même par aider la jeune fille
et sera amené à régler d'autres problèmes par la suite.
Le thème traité dans Iris Zero est celui de la
tolérance, ainsi que de l'absurdité d'un jugement basé sur un don
ou une absence de don. On apprend par exemple que les pouvoirs liés
à l'iris sont apparus très récemment dans la population, et les
enfants ayant ce pouvoir dans la génération précédente se
gardaient bien de le dire pour ne pas se retrouver spolier. De même,
malgré ce don, peu sont ceux qui avouent quelle est la nature exacte
de leur pouvoir, ce qu'ils peuvent « voir ». Ils n'iront
pas néanmoins jusqu'à prétendre qu'ils sont des Iris Zero car ce
serait sans aucun doute la honte ultime. Face à tous ces paradoxes,
on retrouve tout simplement le schéma type qui anime la société,
avec ses systèmes de « castes » basées sur des critères
absurdes. L'enfant est le premier à en pâtir et cela peut le
marquer à vie, tout comme Tôru.
Au delà de ces profondes réflexions, on voit se
profiler quelques histoires d'amour, une profonde amitié entre
Hijiri et Tôru, finalement des thèmes bien ancrés dans les shôjo
manga. Alors peut-on réellement parler de seinen ? A voir avec
les prochains tomes. En tout cas, un très bon titre, aux très bons
graphismes et aux personnages intéressants. A lire absolument.
Iris Zero
est une série créée par deux auteurs, avec au scénario Piro Shiki
et au dessin Hotaru Takana. Encore en cours au Japon où elle
comporte 5 tomes, 2 tomes sont sortis en France aux éditions Doki
Doki, le tome 3 étant prévu pour le 4 juillet. Pour l'instant, le
prix des tomes est de 7 euros 50, ce qui n'est pas non plus une somme
négligeable.
Resha Heart
Je veux lire ! ... Dire que j'ai déjà fait mes achats aujourd'hui, zut. J'ai hâte que tu donnes ton avis sur les tomes suivants ! Les dessins ont aussi l'air très chouettes. Merci pour cette critique !
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