Qui ne connaît pas Fullmetal
Alchemist de nos jours ? Si vous vous sentez ignorants, courez dans
votre librairie découvrir ce qui a été, pour moi tout du moins, l’une des
meilleures séries de ces dernières années. Son auteure, Hiromu Arakawa, ne s’est
d’ailleurs jamais cachée, dans les petits bonus à la fin de chaque tome, de
venir de la campagne. Se présentant sous les traits d’une vache, il semblait
logique qu’elle entame sa nouvelle histoire avec en guest star un veau tout ce
qu’il y a de plus mignon. Cette introduction n’a aucun sens. Passons.
Passer d’un shônen de baston sur fond de fantastique à
une histoire se passant dans un lycée agricole, il fallait oser. Le pari était
risqué, et soyons honnête, il est plus que réussi, et Hiromu Arakawa nous
prouve une nouvelle fois son génie.
Yûgo Hachiken vient d’arriver au lycée agricole Ohezo. Il
est le seul parmi ses camarades à être passé par le concours d’entrée, vu qu’il
ne vient pas d’une famille possédant un élevage, une ferme ou autre entreprise
du monde agricole. Son but est alors simple : suivre une scolarité parmi
des élèves peu enclins à bûcher les matières comme les maths ou le japonais,
afin d’obtenir les meilleurs notes et devenir ainsi premier de sa promo.
Pourtant il se rend compte très rapidement qu’au-delà des notes, chacun de ses
camarades a déjà un projet professionnel bien défini, alors que lui ne sait
quoi faire de son avenir. Heureusement, il peut compter sur l’amitié d’Aki,
Shinnosuke, Ichirô, Keiji et bien d’autres pour s’adapter à cet étrange lycée
où il faut se lever à 5 heures du matin pour s’occuper des poulets !
Si le résumé ne vous allèche pas, c’est parce qu’il faut
lire pour comprendre tout le génie de cette histoire. Hiromu Arakawa nous a habitués
à l’humour, et ce manga ne fera pas exception, je vous rassure. On rit autant
qu’on est ému par la détresse de Yûgo, on suit ses aventures et on est heureux
de le voir délaisser un peu ses manuels pour s’intéresser aux autres. Cette
expérience sera avant tout pour lui une expérience humaine. Pas question de s’émerveiller
durant cent pages sur « oh qu’il est trop mignon ce cochon », mais
apprenons plutôt le sort qu’il leur est réservé au final. L’auteur ne tombe pas
dans le piège du larmoyant ou de la défense acharnée d’un modèle purement
capitaliste. Elle nous présente tout simplement la réalité du monde agricole,
ses difficultés et ses joies, et nous donne toujours envie d’en savoir plus.
Parlons un peu dessin maintenant. Là je dois avouer qu’elle
s’est lâchée pour le design de plusieurs personnages, et ça fait du bien. J’ai
ri pendant cinq bonnes minutes en découvrant le prof de sport, et tous ceux qui
ont apprécié FMA comprendront aisément pourquoi. Le principal est bien déjanté
aussi, et j’ai eu un gros coup de cœur pour Yûgo et surtout Ichirô qui n’est
pas sans me rappeler dans sa coiffure un certain Greed.
Niveau scénario, rien à redire. C’est tout simplement
parfait pour moi. Encore une fois, pas de combat épique, pas de grands méchants
qui veulent raser le monde, juste des adolescents normaux (ou presque) face à
des problèmes presque normaux. Mais ça accroche, on s’attache aux personnages,
et on a toujours envie d’en savoir plus.
En conclusion, voila LE manga qu’il ne faut surtout pas
louper cette année. Vous le retrouverez encore une fois aux éditions Kurokawa
au prix de 6 euros 80, en sachant que le tome deux est prévu pour avril de
cette année. Au Japon, ils en sont pour l’instant à six tomes, et la série est
à mon grand bonheur encore en cours !
Resha Heart
Je suis totalement d'accord, ce mange est juste une petite merveille. :)
RépondreSupprimerHiromu Arakawa, un talent à toute épreuve. Si on m'avait dit qu'un jour je lirais un manga sur le monde agricole, et qu'il serait excellent par dessus le marché, j'aurais ri ! Merci pour cette critique lui faisant honneur !
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