samedi 21 décembre 2013

Little Monsters

Ceci est un vampire. ... Enfin. Un ersatz.
Et nous y voilà ! Comme chaque année, c’est bientôt Noël, et nos petits cœurs se gonflent d’amour et de joie. On se saisit alors du premier manga qui passe sur l’étagère et PAN ! Nous voilà avec une horreur entre les mains. Mais qu’importe ! Je peux aussi faire des critiques négatives tout en gardant le sourire !

Eru est une jeune fille de 15 ans qui s’occupe du club des vivants, à son lycée, avec son camarade Chiaki. Pour faire simple, ils s’occupent d’animaux trouvés, les dorlotent, les cajolent. Mais un soir, alors que notre héroïne se promène, elle se fait blesser au genou et un vampire vient lécher la plaie ! Il désire s’unir à elle (ouais comme ça), ce qui n’est pas tout à fait de son goût à elle (comme c'est étonnant...). Elle fuit, tente de raconter son histoire au responsable du club qui ne la croit pas (ah bon tiens), mais voila-t-y pas que le nouvel élève binoclard qui débarque dans sa classe ne supporte ni les croix, ni l’ail (par contre venir à l’école en plein jour, y a pas de souci). Elle comprend alors qu’Ichirô est bien le vampire de la nuit passée, et que loin de vouloir la laisser tranquille, celui-ci désire la faire sienne. Et pour compliquer la situation, Chikai lui déclare également son amour, pour se dévoiler au final sous son vrai jour : un toutou ! Pardon un loup garou qui a tout l’air d’un basset blanc à taches brunes.

Ceux qui ont hurlé « A mort Twilight ! » au premier rang recevront des bons points. J’ai beau essayer de trouver des points positifs à ce manga, je n’en vois aucun. Commençons donc par nous attaquer à l’histoire en elle-même.
Penser que les adolescentes rêvent toutes de se faire harceler par quatre mecs bien relous qui passent leur temps à les déshabiller, les tripoter et leur dire « ohohoh je vais te faire mienne et tu n’as même pas ton mot à dire » (en plus court : un VIOL), c’est vraiment les prendre pour des connes. Alors oui, certaines trouvent trop romantiques le fait qu’un yakuza les enlève pour les violer et les couvrir de cadeaux comme Viewfinder, mais ceci n’est qu’une partie infime du public et ne mérite même pas notre attention. Qui ira s’identifier à l’héroïne, en lice pour le titre de Cruche de l’année, qui ne cesse de se pâmer devant l’ignoble vampire qui passe son temps à la mordre et lui toucher les seins ? Même Bella n’a pas été aussi conne, pardonnez le langage ! Mais si ça ne suffisait pas de nous rajouter un personnage par chapitre, l’intrigue prend carrément une tournure bizarre dans le tome deux en tentant d’ajouter un scénario au vide intersidéral que nous avions entre les mains jusque-là. Eru serait en fait la réincarnation d’Eve. Oui, vous savez, la femme qui a été jetée hors du paradis avec Adam ! Et son sang si pur va attirer tous les vampires du coin (et les loups garous bassets, et les hommes invisibles méduses, enfin le bestiaire complet quoi). Ok, maintenant quelqu’un peut-il me trouver un rapport entre une Eve réincarnée, un Adam vampire et ses congénères qui veulent sucer le sang de sa chérie ? Vous avez deux heures ! Plus sérieusement, cela me fait aussi mal que de lire des conneries tel « Et il se mit à scintiller au soleil comme une boule à facettes, lui, le seigneur de la nuit ». Une bonne fois pour toutes, je le crie haut et fort, arrêtez de nous massacrer les vampires et rendez-nous les sociopathes assoiffés de sang et friands de crème anti-uv !
En ce qui concerne les personnages, je pense avoir fait le tour de l’inutile Eru. Les garçons qui lui tournent autour sont aussi génériques qu’on puisse le souhaiter, et l’auteur met un point d’honneur à massacrer et leur caractère et leur véritable nature. Un loup-garou basset, sérieusement ?! Et pourquoi le seul chapitre où on voit que c’est la pleine lune, Chiaki n’a absolument aucun, mais alors aucun rôle ?
Le dessin maintenant… n’est pas laid, mais ne retient pas spécialement l’œil non plus. Les garçons sont fluets, très chevelus, androgynes même, mais ne sont en rien attirants. Rien non plus ne laisse transparaître qu’ils sont de dangereuses créatures de la nuit. Pour dire vrai, ils ont même plus l’air d’avoir 12 ans que 15 ans (mais après bon, on est au Japon, et les japonais ont toujours l’air plus jeunes), ce qui rend les scènes soi-disant sensuelles carrément dérangeantes à mes yeux. Mais pour résumer, ce n’est certainement pas le graphisme qui permettra de rattraper ce navet.


Vous l’aurez bien compris, je considère Little Monsters comme un manga véritablement mauvais. Mais si vous voulez quand même tenter l’aventure, sachez que ce titre de Haruka Fukushima est publié chez Pika au prix de 6 euros 95, que la série est achevée en 6 tomes au Japon tandis que nous en sommes au tome 2 en France. Ah et ne faites pas l’erreur de l’offrir à un enfant vu le contenu ! Je sais que le dessin peut induire en erreur, mais c'est véritablement un titre pour adolescentes.

Resha Heart



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